Mayotte: démolition d'un bidonville, 37e jour de guerre au Soudan, insultes racistes contre Vinicius...
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Le Journal en français facile du lundi 22 mai 2023, 18h à Paris.
RFI, Radio France internationale, soyez les bienvenus dans le Journal en français facile ! Il est 18 heures à Paris.
Le Journal en français facile
Adrien Delgrange
Ravi de vous retrouver pour une nouvelle semaine. Je suis accompagné aujourd'hui de Marion Cazanove. Bonjour Marion.
Bonjour Adrien, bonjour à tous.
Nous sommes le lundi 22 mai.
Et au sommaire de cette édition :
Mayotte est à la Une. Un mois après avoir été suspendue, l'opération « Wuambushu » a démarré ce matin. Le gouvernement français relance la destruction de bidonvilles.
La guerre au Soudan. En attendant ce soir, un nouveau cessez-le-feu qui doit entrer en vigueur à 21h45 précisément, heure locale.
Et puis enfin, insultes racistes dans les stades de football. L'attaquant du Real Madrid, Vinicius, en a été victime hier soir. Indignation et colère dans le monde du football, mais aussi dans le monde de la politique. Reportage à Madrid.
Voilà pour les titres. Soyez les bienvenus.
Dans l'océan Indien, à Mayotte, les pelleteuses sont entrées en action ce matin pour démolir un bidonville.
Des pelleteuses et de nombreux policiers et gendarmes déployés pour la destruction du bidonville de Talus 2, c'est son nom, situé sur la commune de Koungou, une ville située au nord de l'île de Mayotte. Alors, après avoir patiné pendant près d'un mois, cette opération voulue par le gouvernement français a finalement obtenu le feu vert de la justice. Pierre Olivier bonsoir.
Bonsoir Adrien, bonsoir à tous.
Au total, ce sont près de 200 cases, 200 petites maisons en tôle qui devraient être détruites dans ce bidonville.
Et oui, il s'agit de l'un des plus gros bidonvilles de Mayotte. Pour vous donner une idée, imaginez plutôt, il s'agit de plus de 160 petites parfois toutes petites maisons construites en tôle à quelques mètres de la jungle et accrochées à flanc de montagne. Un peu comme les favelas au Brésil. Alors ce lundi matin, les gendarmes mobilisés sur place sont entrés dans ces habitations pour vérifier que plus aucun habitant ne se trouvait à l'intérieur. Ils ont parfois dû casser les portes avec des barres métalliques qu'on appelle pied-de-biche à cause de leur forme. Et puis, les habitants, principalement des étrangers en situation irrégulière venue des Comores voisine, avaient évacué les lieux avant l'arrivée des pelleteuses qui ont ensuite commencé à détruire les premières habitations.
On peut donc dire que l'opération Wuambushu a réellement commencé ce matin car elle était à l'arrêt depuis plusieurs semaines.
Oui, car il y a un mois, des associations de défense des droits de l'homme avait saisi la justice pour demander de stopper ces destructions de bidonville. Mais finalement, les juges qui ont étudié le dossier ont donné raison à l'État pour détruire ces habitations en considérant que, eh bien, ces habitations étaient insalubres, autrement dit qu'on ne pouvait pas vivre dedans et qu'il était même dangereux d'y habiter. La moitié des familles qui vivaient dans ce quartier a été relogée. Et au total, Adrien, ce sont plus de 1000 habitations comme celle-ci illégales, qui devraient être détruites à Mayotte dans les prochaines semaines.
Les précisions de Pierre Olivier.
Au Soudan, pour le 37ᵉ jour consécutif, les combats continuent.
5 millions, les 5 millions d'habitants de la capitale soudanaise, Khartoum, se sont réveillés pour la 37ᵉ fois consécutive par le bruit des armes, des armes lourdes, des raids aériens, Des explosions ont de nouveau frappé Khartoum aujourd'hui. Depuis le 15 avril, la guerre entre l'armée du général al-Burhan et les paramilitaires du général Hemedti a fait au moins un millier de morts, alors qu'un nouveau cessez-le-feu le septième à être annoncé entre l'armée et les paramilitaires qui se disputent le pouvoir, doit entrer en vigueur ce soir 21h45, heure locale, pour une durée d'une semaine, dans le but notamment de laisser passer civils et aide humanitaire.
Au Mozambique, Adrien, un peu plus de deux mois après le passage du cyclone Freddy la Banque mondiale débloque 150 millions de dollars.
De l'argent pour refaire des routes, reconstruire des hôpitaux et des écoles, ou encore pour avoir accès à l'eau potable. Entre fin février et mi-mars, ce cyclone, cette tempête tropicale a causé la mort de 1000 personnes, détruit plus de 130 000 habitations. 5000 kilomètres de routes ont également été détruits et plus d'un millier d'écoles sont tombées à terre.
Le pardon lui a été accordé le 16 mai, mais on ne l'apprend qu'aujourd'hui.
Roman Protassevitch a été gracié. Le journaliste biélorusse, arrêté il y a deux ans et condamné début mai à huit ans de prison, a retrouvé la liberté plus tôt que prévu. C'est une décision du président biélorusse Alexandre Loukachenko. Anissa El Jabri nous appelle de Moscou.
Cette fois, il marche en plein air dans les rues de Minsk. Est-il libre ? Ses ex-proches qui sont exilés, en doute. Il reste un otage, écrit l'un d'eux dans une vidéo tournée par des médias officiels. On voit Roman Protassevitch dire : « Je suis reconnaissant au pays et personnellement au président pour une telle décision. » Le jeune homme de 28 ans avait, avec son média d'opposition Nexta, jouer un rôle clé dans la contestation du pouvoir en 2020. Son arrestation avait suscité un tollé. Un avion de chasse biélorusse avait dérouté son vol Ryanair. Un avion qui partait de Grèce pour aller en Lituanie. Sa compagne, au moment de son arrestation, la jeune Russe Sofia Sapega avait, elle, été condamnée à six ans de prison, des négociations sont en cours entre Minsk et Moscou pour qu'elle purge sa peine en Russie. Anissa El Jabri, Moscou, RFI.
Il a obtenu 5,2% au premier tour de l'élection présidentielle turque.
Sinan Ogan annonce aujourd'hui soutenir Recep Tayyip Erdogan au second tour de la présidentielle en Turquie. « Je demande aux électeurs qui ont voté pour nous au premier tour de voter pour monsieur Erdogan dimanche prochain », indique Sinan Ogan.
Et puis, d'autres élections en Grèce cette fois-ci. Le Premier ministre grec sortant, Kyriakos Mitsotakis qui a remporté une large victoire aux élections législatives hier, appelle aujourd'hui à un nouveau scrutin, de nouvelles élections afin de tenter de s'assurer cette fois-ci une majorité absolue.
À présent, cette nouvelle conclusion alarmante sur le climat.
2 milliards de personnes pourraient être exposées à une chaleur dangereuse d'ici 2100, c'est ce qu'indique l'Université britannique d'Exeter, plus d'un cinquième de l'humanité soumis à des températures extrêmes et potentiellement mortelles d'ici la fin du siècle. L'Inde, 600 millions d'habitants, le Nigeria, 300 millions, ou l'Indonésie, 100 millions, sont les pays comptant le plus grand nombre de personnes qui pourraient être confrontées à une chaleur mortelle dans ce scénario.
En Espagne, Adrien, le footballeur brésilien du Real Madrid, Vinicius, de nouveau victime de racisme.
C'était hier à l'occasion de la défaite du club de la capitale à Valence, 1 à 0. Le match a été arrêté à une dizaine de minutes après que le Brésilien a pointé du doigt un supporter qui aurait mimé un singe. Réactions indignées, outrées au Brésil, jusqu'au président Lula. Indignation également sur la planète football puisque le joueur français Kylian Mbappé a notamment publié un message de soutien au joueur du Real. À Madrid, la correspondance de Pierre Chaperon.
Singe, idiot, tricheur... Une nouvelle fois, Vinicius a été pris à partie par le public adverse. Sept plaintes ont été déposées cette saison par l'organisme qui gère le championnat. Pour le moment, seule une personne a été condamnée à six mois d'interdiction de stade après avoir insulté le Brésilien en février dernier. Après la rencontre l'entraîneur du Real, Carlo Ancelotti, demandait plus de fermeté :
« La Ligue espagnole a un problème, le racisme ne doit pas exister en 2023. Ce qu'il s'est passé aujourd'hui, ça s'est passé d'autres fois. Mais de cette manière, non. »
Ambiance délétère à Valence où Vinicius a pointé du doigt un supporter imitant un singe. Pendant dix minutes, le match a été arrêté. Une triste journée pour le gardien de but du Real, Thibaut Courtois :
« On ne peut ni accepter ni tolérer. C'est une folie les horreurs que l'on peut entendre. Ces derniers temps, les stades de football sont devenus des lieux où l'on insulte au lieu d'encourager. »
Reste des questions : pourquoi, par exemple, l'arbitre n'a t-il pas définitivement arrêté le match comme l'autorise la Fifa ? La Liga a ouvert une enquête. Vinicius, dans un message sur les réseaux sociaux, a qualifié le championnat d'Espagne de raciste. Faux, lui a répondu le président de la Liga Javier Tebas. Bref, le chantier pour éradiquer le racisme dans les stades espagnols semble immense. Pierre Chaperon, Madrid, RFI.
Ainsi se referme ce journal que vous pouvez réécouter sur francaisfacile.rfi.fr.
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