Un savoir ancestral a cette valeur de ce qui a pu traverser les générations sans être affecté. Le mot ancêtre est formé en latin à partir de « ante », qui signifie « avant ». Donc ce sont ceux et celles qui sont venus avant. C'est aussi quelque chose d'immémorial, qu'on a hérité des ancêtres. Et un ancêtre, qu'est-ce que c'est ? Écoutez les explications d'Yvan Amar dans cette chronique, avec sa transcription.
Le mot de l'actualité avec la délégation à la langue française du ministère de la Culture.
Yvan Amar.
Aux îles Fidji, retour aux savoirs ancestraux pour préserver l'environnement. C'est ainsi que RFI présente le travail actuellement à l'œuvre dans ces îles du Pacifique des Fidji, menacées par le réchauffement climatique et qui ont peut-être plus de ressources et de culture que d'autres lieux. Alors, on va convoquer ces savoirs ancestraux. On comprend bien ce que ça veut dire : des savoirs très anciens, qu'on a hérité des ancêtres. On saisit bien la parenté des deux mots ancêtre et ancestral. Un ancêtre, qu'est-ce que c'est ? Tout simplement celui ou celle qui vous a précédé dans la lignée généalogique, c'est-à-dire un arrière-grand-père ou une arrière-grand-mère, ou peut-être même quelqu'un de plus ancien. Et l'origine est facile à comprendre. Le mot ancêtre est formé en latin à partir de « ante », qui signifie « avant ». Donc ce sont ceux et celles qui sont venus avant. Et « ancestral » - l'adjectif - est régulièrement formé à partir « d'ancêtre ». Ce nom sert parfois, et de façon un peu plaisante très souvent, à parler de ce qui nous a précédé : une chose par exemple, ou une invention. Le daguerréotype, c'est l'ancêtre de la photographie, ou la draisienne, c'est l'ancêtre de la bicyclette, etc. De façon là encore presque plaisante, parce que c'est pratiquement jamais vrai. On dit « nos ancêtres les Gaulois », à propos des Français d'aujourd'hui, comme s'ils remontaient tous à une lignée gauloise, ce qui, bien sûr, est totalement imaginaire. Quant à l'adjectif « ancestral », il porte en lui deux idées : celle d'ancienneté évidemment - on vient de le voir - mais aussi celle de transmission, voire de tradition orale. Est ancestral, ce qui nous est parvenu grâce à un passage de parent à enfant, de maître à disciple, tout en gardant une certaine authenticité sans trop de déformation. Et tout ça, évidemment, ça a le prix de l'antique. Un savoir ancestral a cette valeur de ce qui a pu traverser les générations sans être affecté. Ça résiste au temps. Alors un savoir ancestral est-il immémorial ? On en est pas loin. Même si l'image est un peu différente, parce que ce qui est « immémorial » - là aussi on l'entend - c'est ce qui échappe à « l'oubli ». On s'en souvient sans trop savoir à quel moment ça a pu se fixer dans un souvenir collectif. C'est ce qu'on sait, comme on dit « de toute éternité ». Et on va trouver aussi dans le même ordre des références à des temps très longs qui nous séparent d'une origine. On parle par exemple de tradition séculaire, c'est-à-dire qu'elle a un siècle, un siècle au moins. Si on est sûr qu'elle en a plusieurs, on peut parler d'une tradition multiséculaire, voire d'une tradition millénaire. Là, on est à plus de 1000 ans.
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