Non à un nouveau référendum sur l’indépendance de l’Écosse. C’est la décision de la Cour Suprême du Royaume-Uni. L’Écosse, un pays, une région qui existe depuis bien longtemps et qui forme l’une des trois parties de la Grande-Bretagne. Elle aurait été peuplée notamment par des Celtes, venus d’Irlande, qui s’y seraient installés. Écoutez les explications d'Yvan Amar dans cette chronique, avec sa transcription.
Le mot de l'actualité avec la délégation à la langue française du ministère de la Culture.
Yvan Amar.
« Non à un référendum sur l'indépendance de l'Écosse ». C'est ce qu'a déclaré la Cour suprême du Royaume-Uni et on parle donc de l'Écosse aujourd'hui. L'Écosse, un pays, en tout cas une région, quel que soit le nom qu'on lui donne, qui existe depuis bien longtemps. Alors, on le sait, l'Écosse forme l'une des trois parties de la Grande-Bretagne, une grande île qui ne forme pas un pays à elle toute seule, puisque le Royaume-Uni englobe également l'Irlande du Nord. Et cette Écosse, elle aurait été peuplée notamment par des Celtes venus d'Irlande qui s'y seraient installés. Alors il ne s'agit probablement pas du premier peuplement, mais enfin c'est le plus important. C'est celui qui a donné naissance à la population d'aujourd'hui. Et ces Celtes, on les appelait des « Scots ». Est-ce que ce mot a un sens? On dit parfois qu'il renverrait à des signes tracés sur le corps comme des scarifications, et on opposerait ainsi les Scots aux Pictes, dont le corps était non pas scarifié, mais peint. Alors il est toujours agréable d'avoir des explications quant à l'origine des mots et en particulier des noms propres, enfin celle-ci n'est pas absolument certaine. En tout cas, de ces Scots dérive le nom du pays « Scotland », en anglais d'aujourd'hui, qu'on appelait « Scotia » en latin, ce qui a donné Écosse en français. De façon assez logique, les mots qui ont à leur première syllabe cette séquence « Sc- » s'appuient la plupart du temps - quand ils passent en français - sur la voyelle « e ». Non pas « Scot », mais « Escot », donc « Écosse » etc.
Ce mot d'« écossais » a eu plus d'un sens d'ailleurs au cours des siècles, il en a même gardé certains de nos jours. On a pratiquement oublié l'« école écossaise » qui incarnait une tradition philosophique. On se souvient un peu plus des Écossais en musique. Il s'agit au départ d'une danse, puis d'un rythme. Ça ne date pas d'hier, parce qu'on a des « Écossaises » de Beethoven par exemple. Ce qui prouve bien que ce modèle avait passé les frontières fin XVIIIᵉ, début XIXᵉ siècle. Et puis, pendant longtemps, on a dansé le scottish. Quant aux tissus écossais, ils sont encore très actuels. Ce sont des tissus à carreaux avec des bandes de couleurs différentes qui se croisent à angle droit et dont les couleurs, d'ailleurs, se superposent, se mêlent quand elle se rencontre. On peut avoir du beige, du rouge, du noir, du vert etc. Les nuances sont nombreuses. Et puis bien sûr, on a ce qu'on appelle la douche écossaise, expression plus récente, très légèrement familière, qui se trouve à partir du XIXᵉ siècle. La formule renvoie à une expérience très contrastée : on se fait bien traiter d'abord et puis ensuite très mal. Par exemple, il y a des difficultés dans votre entreprise. On a rendez vous avec le patron. Il vous rassure et promet de vous garder et de vous confier un poste plus important, peut-être de vous augmenter. Et puis trois jours après, il est la sécheresse même. Il critique vos méthodes, vos résultats, il vous menace de façon voilée. Votre confiance en vous est soudain ruinée... C'est ça la douche écossaise. Et l'expression s'emploie presque toujours dans ce sens-là. C'est-à-dire qu'on est bien traité d'abord et ensuite mal, et à ce moment-là, on tombe de haut. D'abord c'est positif et ensuite c'est négatif. Et ça peut se reproduire. La douche écossaise.
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