Molière revisité : L'École des femmes
Dans cette fiche, les apprenants vont comparer L’École des femmes de Molière avec une réécriture actuelle de cette pièce de théâtre. Ils.Elles débattront ensuite sur l’évolution de l’égalité hommes-femmes.
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► PRÉSENTATION INTERACTIVE À PROJETER EN CLASSE
► OBJECTIFS
Je découvre avant la séance
- Se familiariser avec la pièce classique à partir d’un exercice en ligne sur notre site
Je m’exprime
- Parler du personnage d’Arnolphe de sa conception du rôle de la femme
- S’exprimer sur le rôle des femmes et des hommes au sein de la société
Je comprends
- Comprendre un extrait de la version moderne de la pièce L’École des femmes et caractériser les personnages (personnalités et jugements)
Je réfléchis
- Se familiariser avec la figure de la métaphore et savoir l’interpréter.
Je compare
- Comparer les pièces et identifier les ressemblances et les différences dans le thème et la forme
Je m’exprime
- Débattre sur l’évolution de l’égalité hommes-femmes depuis le XVIIe siècle.
► MATÉRIEL
► LEXIQUE
Les oiseaux : une oisellerie ; une cage ; une graine ; une plume ; un nid ; une perruche ; s’envoler.
Des qualificatifs : laid / laide ; pervers / perverse ; doué / douée ; bête ; coquin / coquine ; cocu / cocue ; malade [fou / folle] ; jaloux / jalouse.
La marchandise : un commerçant / une commerçante ; acheter ; revendre ; un bien ; offrir ; voler.
► NOS PARTENAIRES
Draméducation – Centre international de théâtre francophone en Pologne – a réuni des auteur.e.s francophones pour réécrire les pièces de Molière en français contemporain. Il y a 10 pièces de 10 pages avec 10 personnages, destinées à être lues ou jouées en classe.
Ces pièces ont été lues par des comédiens de la Comédie-Française et diffusées sur RFI dans l’émission De vive(s) voix.
Sur le chemin qui mène à l'oisellerie, deux hommes d'une soixantaine d'années discutent tout en marchant. L'un porte un chapeau. L'autre une moustache. L'un s'appuie contre une canne. L'autre tient une grande cage d'oiseau, vide.
C'est bien triste tout ça.
Quoi ?
L'histoire de ce petit chat.
J'en ai pas entendu parler.
Il paraît qu'il est mort, hier.
Condoléances ! Je ne le connaissais pas.
Moi non plus ! Mais puisque tout le monde en parle, j'en profitais pour en faire conversation.
Parlons de choses plus réjouissantes. Mon ami, Je vais bientôt me marier.
Quand ça ?
Demain ou un autre jour.
Je ne te crois pas.
Pourquoi ?
De nous deux, avouons-le, tu es le plus laid et même le plus pervers.
Pas besoin d'être beau pour avoir une femme.
Combien ?
Combien quoi ?
Arnolphe, on se connaît depuis toujours. Tu es un vrai commerçant. Tu achètes pour rien et revends tout trois fois plus cher. Des graines, des cages, des oiseaux, des plumes. Je parie que tu serais capable de t'acheter une femme. Alors combien ?
Trois zéros, quelques kilomètres et un sac de farine.
Tu es sacrément doué !
L'histoire ne s'arrête pas là.
Comment s'appelle-t-elle ?
Agnès ! Ma petite Agnès.
Comment est-elle ?
Belle !
Mais encore ?
Bête !
Oh le coquin !
C'est pour ne pas être cocu.
Si j'étais toi, je me méfierais, une femme est toujours plus forte qu'un diable.
Agnès, est comme mes oiseaux. Regarde-la ! N'est-elle pas belle ?
Arnolphe ! Mais c'est une enfant !
Elle a grandi depuis...
Mais tu es malade, mon vieux !
Je suis amoureux !
Ce n'est pas bien !
Agnès est mon bien. Je l'ai achetée. Je l'ai cachée. Je lui ai fait construire un nid douillet à l'arrière du magasin. Je lui ai offert un chat. Un petit chat pour qu'elle pense à moi quand je pars en voyage.
Et qui prend soin d'elle quand Monsieur de la Perruche part en affaire ?
Georgette et Alain.
Tes deux imbéciles ?
Ils sont moins bêtes qu'ils en ont l'air. Et Agnès ne risque qu'une chose, c'est d'être aussi bête qu'eux. Et une femme bête, ça me convient. Personne ne me la volera et elle ne s'envolera nulle part.
Une femme, ce n'est pas un oiseau. Elle finira par l'ouvrir sa cage.
Mais toi-même tu l'as dit ! Regarde, Agnès n'est qu'une enfant.
Sale pervers !
Jaloux !
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