La fête des vendanges était animée à Paris, surtout dans le quartier de Montmartre où l’on trouve encore quelques vignes. Les vendanges désignent la récolte du raisin, et diverses fêtes célèbrent la fin de ces vendanges, une période de travail intense. Et ceux qui font les vendanges sont appelés les vendangeurs ! Écoutez les explications d'Yvan Amar dans cette chronique, avec sa transcription.
Le mot de l'actualité, avec la Délégation à la langue française du ministère de la Culture. Yvan Amar.
La fête des vendanges était animée, hier, à Paris, surtout dans le quartier de Montmartre où l'on trouve encore quelques vignes. Pas beaucoup. Il y en a une qui est visible dans la ville et deux autres plus cachées. L'une derrière une caserne de pompiers et une autre derrière un hôpital. Et puis, on a quelques autres vignes minuscules, qui sont parisiennes, dans le quartier de Bercy, celui des Buttes Chaumont, près du parc de Belleville. Tout cela pour quelques centaines de bouteilles. Du vin pas forcément très bon, mais qui a ce cachet d'être le seul qu'on fabrique à Paris.
Alors, cette fête des vendanges, on l'a fait quand les vendanges sont terminées. Ces vendanges qui, en général, commencent fin août et se terminent à la fin du mois de septembre, sauf dans des cas particuliers, avec ce qu'on appelle les vendanges tardives qui ont fleuri. C'est une technique relativement récente, notamment en Alsace, avec des vins comme le gewurztraminer, pour lequel on peut vendanger jusqu'à la moitié du mois d'octobre. Parfois un peu plus même.
Évidemment, je vous parle ici de l'Europe et de la France d'ailleurs. En Afrique du Sud, par exemple, ou au Chili, dans l'hémisphère Sud, les choses ne sont pas du tout semblables. Mais on a, en France, diverses fêtes pour célébrer ces fins de vendanges : fin d'une période de travail intense, début du repos, début de l'automne aussi, qui, dans une certaine perspective romantique, est une saison nostalgique, un peu triste, qui évoque la fin de l'été, du rayonnement intense. Alors que pendant longtemps, l'automne a été une saison à tonalité joyeuse, fin des plus durs travaux des champs, il est temps de souffler et d'engranger.
Donc, plusieurs fêtes, qui ont gardé des noms qu'on connaît mal aujourd'hui. La paulée par exemple, en Bourgogne, c'est-à-dire,
la paulée, la pelletée, c'est-à-dire la dernière pelletée de grappes, les dernières grappes qu'on va rajouter au pressoir. Ou bien alors, on parle de la gerbaude, la gerbe joyeuse. Ça, c'est dans le Bordelais. Ou encore le cochelet en Champagne, d'après une vieille tradition qui voulait qu'on fasse boire un coq pour célébrer cet effort fini. Mais enfin, ce sont des mots pittoresques, soit oubliés, soit très régionaux.
Et les vendanges désignent de façon générale la récolte du raisin. Étymologiquement d'ailleurs, le sens n'est pas le même. Il ne s'agit que des raisins qui serviront à faire du vin. Vendanges vient du latin. On retrouve dans le début du mot la racine vinum, le vin. Mais aujourd'hui, on parle de vendanges, même pour ce raisin qu'on appelle raisin de table et qu'on va manger comme un fruit, en fait.
Des expressions avec vendanges, étrangement, il y en a assez peu, même si l'on parle parfois des vendanges de l'amour pour désigner l'aboutissement d'un rapprochement. Il faut dire qu'en ancien français, fouler la vendange était une métaphore érotique assez courante, mais qui, aujourd'hui, est tout à fait perdue.
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