[MODE & DESIGN] Parler d’une habitude vestimentaire : le masque
Dans cet extrait, Denis Bruna, historien de la mode, nous parle du rôle du masque d’hier à aujourd’hui.
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► EXERCICE - Extrait de 7 milliards de voisins du 20 août 2021
► LEXIQUE
Les usages : porter ; se protéger ; recouvrir ; couvrir ; transformer ; adapter ; exprimer ses goûts ; donner un autre visage.
Les matières, les formes et les couleurs : un tissu ; le velours ; le cuir ; épais/épaisse ; foncé/foncée ; bleu/bleue ; blanc/blanche.
La couture : une fabrication maison ; une boutique ; la haute couture ; le prêt-à-porter ; une grande marque ; un créateur/une créatrice ; coudre ; retailler ; rafistoler.
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Le masque... c'est intéressant, c'est la première fois dans l'histoire de l'humanité qu'on porte des masques, qu'on se mange la moitié du visage ?
Oh non, non, non, d'abord dans un pays comme le nôtre, en France et plus largement en Europe occidentale, essentiellement les femmes ont porté des masques à partir du XVIᵉ siècle, entre essentiellement le XVIᵉ et XVIIᵉ siècle. Pour se protéger non pas des virus, mais pour se protéger des ardeurs du soleil, car il fallait notamment que les dames de la bonne société - c'est-à-dire de l'aristocratie, de la grande noblesse - puissent garder le plus longtemps possible un visage clair, une peau blanche parce que ...
Alors c'était un foulard qui recouvrait le visage ?
Non, non, c'était un véritable masque bien plus épais [que] ceux que nous portons, il couvrait essentiellement la moitié haute du visage, c'est-à-dire au-dessus des lèvres, le nez, autour des yeux et le front, donc il recouvrait presque les trois quarts du visage. Il était souvent fait en tissu, en tissu foncé, parfois en velours, parfois en cuir, donc un masque très épais, il ne fallait absolument pas que les rayons du soleil puissent frapper la peau blanche de ces dames.
Oui, rien à voir avec le voile islamique.
Rien à voir, pas du tout, non.
Le masque, effectivement, on l'a porté donc il y a bien longtemps, mais c'est devenu un moyen quand même aujourd'hui de se protéger des virus, mais on l'a transformé aussi. On a dit il va falloir l'adapter, il va falloir montrer qu'on peut exprimer des goûts en portant le masque aujourd'hui, non ?
Oui, il y a eu tout de suite je dirais d'abord beaucoup de fabrication par des petites boutiques autour de nous. Il y a eu beaucoup de fabrication maison et je pense qu'on n'a jamais autant cousu en France à la maison que depuis la Seconde Guerre mondiale où il y avait des restrictions très fortes pour pouvoir acheter des vêtements. Il y avait également je dirais une pénurie de matières premières comme les tissus, par conséquent, les Français et plus encore les Françaises cousaient beaucoup. Il fallait donc retailler, coudre, rafistoler les vêtements, donc on s'est remis à coudre. Et puis il y a aussi, je dirais, la grande mode on va dire, celle de la haute couture, mais aussi celle du prêt-à-porter - entre guillemets - de luxe, qui s'est emparée du phénomène nouveau du masque, à savoir on a vu des grandes marques fabriquer leurs propres masques, et on a vu également des créateurs de mode fabriquer le leur pour on va dire donner un autre visage que les masques bleus ou les masques blancs.
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