Décembre est en son milieu et Noël approche. Et dans de nombreux pays, on se prépare pour ces fêtes et ces festivités, notamment en Europe. Les villes se parent et les boutiques se font belles et désirables. Alors, quoi de mieux que le mapping - ou fresque vidéo - pour attirer le chaland ? Avec les techniques modernes et l’art de l’éclairage, on habille de lumière les monuments... Écoutez les explications d'Yvan Amar dans cette chronique, avec sa transcription.
Le mot de l'actualité avec la délégation à la langue française du ministère de la Culture. Yvan Amar.
Décembre est en son plein milieu. Noël approche et dans de nombreux pays, on se prépare - on s'habille, on pourrait dire - pour ces fêtes, ces festivités, notamment en Europe, mais pas seulement. Et il y a un certain nombre de villes qui se parent : les boutiques se font belles. On le sait, cette période de Noël, c'est aussi un moment commercial. Il faut donner envie aux acheteurs potentiels de sortir leur porte-monnaie, pour repartir chargé de paquets enrubannés comme on dit, qui feront briller les yeux des enfants. Voilà. Donc décembre, c'est souvent le mois des illuminations, c'est ce mot qui revient. Dans l'hémisphère nord, il fait nuit assez tôt. Alors, pour combattre le froid ou l'obscurité, on allume des lampes. Les grands magasins des villes aménagent leurs vitrines, qui sont presque comme un décor. C'est ce qu'on appelle les illuminations, et ça vaut vraiment la peine de passer devant. C'est un spectacle en soi, et au delà de ses préparatifs, de plus en plus, on habille de lumière les monuments avec des techniques modernes. Parce que l'art de l'éclairage a fait de grands progrès. Et les façades, les devantures des maisons, mais aussi des bâtiments officiels ou historiques sont transformés par l'éclairage. On éclaire les colonnes, les frontons, on projette des formes, parfois même des scènes animées. C'est bien ce qu'on appelle le « mapping ». « Mapping », un mot anglais, c'est sûr, mais qui devient relativement courant et qui se comprend, parce que « map » signifie « carte » en anglais. Mais on retrouve ce radical dans le mot français mappemonde. Cela s'explique, hien ! En latin, « mappa » avait déjà la même signification que le « map » anglais d'aujourd'hui. À partir de cette représentation du monde, on a pu dériver vers l'idée d'un grand support plane sur lequel on montre une image. Alors, malgré ce mot mappemonde, le radical « map » ne s'est pas vraiment inscrit dans la langue française. Donc « mapping », avec sa désinence anglaise, ça ne va pas vraiment. C'est un anglicisme, ça fait emprunt, il fallait trouver autre chose. Et l'institution France Terme, dont c'est la mission, a proposé « fresque vidéo ». Vidéo, on comprend : l'image est fixe bien souvent, mais pas uniquement ; elle est projetée à partir d'appareils qui servent à montrer des figures. Et fresque, ce n'est pas mal trouvé parce que le terme a été emprunté à l'italien au départ, ça désigne une technique : L'artiste peint sur du plâtre « frais » et les couleurs sèchent en même temps que le support. Par extension, le mot s'applique en français à un dessin qu'on fait sur un mur. Une peinture murale, quels qu'en soient les matériaux. Cela va des graphes contemporains aux représentations qu'on a pu trouver sur des grottes très anciennes, décorées par nos ancêtres, ceux qu'on appelle les hommes préhistoriques, parce qu'ils vivaient il y a bien longtemps. Avant l'histoire, pense-t-on, c'est-à-dire avant l'invention de l'écriture. Eh bien on avait déjà ce qu'on appelle des fresques... Pas des fresques vidéo ! Ça, c'est pour aujourd'hui.
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