Le blob, star du zoo de Paris
Découvrez le blob : un organisme primitif vieux d’au moins 500 millions d’années dont les capacités étonnent la communauté scientifique. Cette activité est proposée en partenariat avec le numéro 427 de la revue Le français dans le monde.
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► EXERCICE - Extrait de Reportage France du 28 octobre 2019
► LEXIQUE
Les sciences : un terrarium ; un cerveau ; la mémoire ; un/une éthologue [scientifique qui observe et analyse le comportement des différentes espèces animales] ; un parc zoologique ; une créature unicellulaire ; une notion ; un individu ; fusionner ; un chercheur/une chercheuse ; un laboratoire ; une bactérie ; une chambre de culture ; une protéine ; un organisme.
La nature : une souche d’arbre ; spongieux/spongieuse ; la bave ; une méduse ; une feuille de chou ; une nervure ; un végétal ; un animal ; un champignon ; une muqueuse ; visqueux/visqueuse ; une écorce ; un état naturel.
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Difficile de dire si le blob prend la pose, mais il s'étale de tout son long sur une souche d'arbre, dans son terrarium. Mais c'est quoi ce truc jaune étrange et spongieux?
Ça fait penser à de la bave. À une méduse ?
Les poètes, eux, y verront une nappe de dentelle ou une feuille de chou avec ses nervures. Mais qu'on le trouve beau ou laid, le blob fascine. Ce n'est pas un végétal, ni un animal, ni un champignon. Le blob n'a pas de bouche, mais il mange. Il n'a pas de pattes, mais il se déplace. Il n'a pas de cerveau, mais il apprend. Il a même de la mémoire. Lucas Morino, éthologue au parc zoologique.
Un exemple : les fameux labyrinthes. Donc lui, il explore tout les labyrinthes et après, il laisse une trace de muqueuse dans tous les chemins qu'il a déjà fait et qui ne sont pas intéressants. Et donc, après, il n'a plus besoin d'y aller parce que c'est sa façon de se souvenir : « Ah, là, je suis déjà passé et il n'y a rien d'intéressant. » Donc, il laisse une mémoire physique.
Plus encore : la créature unicellulaire est capable d'anticiper et de déjouer des pièges. Ce génie visqueux bouscule même la notion d'individu.
On prend deux blobs séparés, qui ont vécu des choses différentes, et on peut les fusionner. Et donc là, est-ce qu'on parle du même individu ? Mais avant, il était deux. Donc, ça remet en question l'idée d'individu et l'idée d'intelligence.
Pas fous les Japonais : ils ont collaboré avec le blob. Pierre Bureau, directeur du zoo.
Les chercheurs japonais, en fait, ont reproduit avec des flocons d'avoine - qui est donc une des nourritures du blob - les différentes gares et stations du réseau ferroviaire de Tokyo. Et le blob, en cherchant de la nourriture, a produit un réseau, qui était en réalité plus optimisé que le réseau existant de Tokyo. D'où le fait que le blob puisse être intéressant pour optimiser des réseaux de transport ou d'approvisionnement en énergie.
Nous entrons maintenant dans un petit laboratoire, sorte de pouponnière. Des petits morceaux de blob nappent le fond de boîtes rondes et transparentes. Quotidiennement, Marlène Itan, jardinière, s'occupe d'eux car pour grandir - et il peut devenir immense - le blob a besoin de manger. Dans la nature,
il se nourrit essentiellement tout ce qui est bactéries, écorces et champignons. Nous, on lui donne ici en chambre de culture que du flocons d'avoine : il ne va pas du tout l'ingurgiter, il va juste passer dessus, prendre les bactéries qui se trouvent à l'intérieur et les protéines. On voit comment ils évoluent, on leur donne à manger, on les humidifie pour qu'ils restent - entre guillemets - dans leur état naturel.
Si la créature est baptisée « blob », c'est en référence au film The Blob, dans lequel un organisme ressemblant à une gelée anglaise, arrive d'une autre planète et dévore tout sur son passage.
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