France: le lynx des montagnes du Jura
Le plus grand félin d'Europe, le lynx boréal, a fait sa réapparition en France, dans le Jura, depuis la Suisse où il a été réintroduit dans les années 1980. Cette activité est proposée en partenariat avec le numéro 445 de la revue Le français dans le monde.
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► EXERCICE - Extrait du Reportage France du 20 décembre 2022.
► LEXIQUE
La montagne : un massif ; une réserve naturelle ; un lac ; un bosquet ; le Jura ; les Alpes ; un arbre ; un arbuste ; un couvert forestier.
Les animaux : un lynx boréal ; un pelage ; un mâle/une femelle ; un flanc ; tacheté/tachetée ; une population ; un mammifère ; une crotte ; un chevreuil/une chevrette ; un chamois/une chèvre ; une proie ; un campagnol ; un renard/une renarde ; un prédateur ; un ongulé.
L'observation : un piège photographique ; surveiller ; un suivi ; suivre ; un secteur ; un réseau ; capter ; observer ; une traque ; un signe.
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Là, on est dans le massif de L'Épine et on va relever un piège photographique.
Martin Daviau est garde de la réserve naturelle du lac d'Aiguebelette qui fait la jonction entre le massif du Jura et celui des Alpes. Une de ses missions : surveiller les lynx boréals qui sont de retour depuis près de 20 ans dans le secteur. L'appareil photo camouflé dans un bosquet a capturé un lynx au pelage qu'il connaît bien.
On a un passage le 4 décembre. Donc là, c'est un gros mâle qui s'appelle Chakor qu'on voit régulièrement sur le secteur. Pour le suivi du lynx, ce qui est important, nous, c'est de capter les flancs de l'animal. On parle de pattern, le pattern, c'est le pelage, tout simplement parce que le lynx est tacheté et comme votre empreinte digitale, le pattern de chaque individu est unique.
Grâce au réseau de pièges photographiques de toute la région, il peut donc suivre la population des lynx et leurs déplacements. Ses observations lui permettent de voir que l'animal ne parvient pas à s'installer plus au sud.
Quand vous arrivez au sud de la Chartreuse, vous arrivez sur la cluse de Voreppe. Voreppe, c'est un noeud autoroutier. Et en fait, c'est quelque chose qui est quasiment infranchissable et nous, régulièrement, on a des individus - observés un ou deux mois auparavant passer sur l'Épine - repasser dans l'autre sens parce qu'ils n'ont pas pu continuer à se disperser.
Ce jour-là, Rebecca Burlaud, de la Société Française pour l'Étude et la Protection des Mammifères, l'accompagne dans sa traque. Elle recherche, elle, d'autres signes de l'animal : ses crottes, pour mieux connaître son régime alimentaire.
On sait qu'en majorité, le lynx mange des chevreuils et des chamois. Par contre, on pense qu'on sous-estime la part des proies dites secondaires. Ça permet de mieux comprendre, voilà, la place du lynx dans son écosystème comme régulateur de campagnols, de renards et de ne plus, voilà, de le voir, comme un prédateur et un compétiteur, en fait, de l'activité humaine et là, donc à proprement dit, la chasse.
Le lynx - pourtant discret, est en effet perçu comme une concurrence par les chasseurs. Il arrive de trouver des lynx tués par balles, empoisonnés ou pris dans des pièges. Elle veut donc prouver que l'animal n'est pas une menace. Bien au contraire, renchérit Jean-Christophe Poupet, en charge du programme Alpes au WWF.
Il joue un rôle dans la chaîne alimentaire et il est essentiel à ce niveau-là. Par exemple, sur les enjeux de régénération forestière puisque si il y a surabondance d'ongulés, les ongulés vont manger les jeunes pousses d'arbres et arbustes et ça va avoir tendance à exercer une pression trop forte sur le couvert forestier.
Il s'agit donc de relever le défi de la cohabitation entre le lynx et l'homme.
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