Kadyrov veut des «mesures radicales», crise au Burkina Faso, «Octobre rose» 2022...
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Le Journal en français facile du 01/10/2022, 22h00 à Paris.
À l'écoute de RFI, il est 22 heures ici à Paris, 2 heures de moins en temps universel.
Loïc BUSSIÈRE.
Bonsoir à tous et bienvenue si vous nous rejoignez dans ce Journal en français facile. Journal que je vous présente en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Bonsoir Loïc. Bonsoir à toutes et à tous.
À la Une de ce journal, le Burkina toujours dans le flou. Au lendemain d'un nouveau coup d'État militaire, l'armée évoque une « crise interne », après avoir démis de ses fonctions le lieutenant-colonel Damiba. On y revient dans un instant.
À la Une également, un fait d'armes majeur pour Kiev : les forces ukrainiennes sont entrées dans la ville stratégique de Lyman, forçant leur homologue russe à la fuite. On y revient dans un court instant.
Et puis, en France, le début d'un mois d'initiatives autour des dangers du cancer du sein. « Octobre rose » veut sensibiliser notamment sur la question du dépistage, les détails dans ce journal.
Le Journal en français facile.
En
Et d'abord le point sur la situation au Burkina, où la tension qui règne au lendemain du coup d'Etat
militaire qui a destitué le lieutenant-colonel Damiba.
Des coups de feu ont encore retenti, ce samedi. L'armée semble plus que jamais divisée. Le lieutenant-colonel Damiba, qui n'a pas officiellement démissionné, compte encore des partisans et de leur côté, des putschistes l'accusent de vouloir mener une contre-offensive avec l'aide de la France, ce que Paris dément vigoureusement. David Baché.
Oui, dans un communiqué lu cet après-midi à la RTB, la télévision nationale burkinabé. Les putschistes, les auteurs du coup d'État, affirment que le lieutenant-colonel Damiba a trouvé refuge dans un camp militaire français et qu'il y prépare une riposte, une contre-attaque. La France a catégoriquement démenti toute implication et assuré qu'elle ne protégeait pas Damiba, ni dans un camp militaire, ni à l'ambassade de France. Ce qui n'a pas empêché des manifestants soutenant les putschistes de s'attaquer cet après-midi à l'ambassade et de déclencher un feu devant le bâtiment. Dans le même communiqué, les militaires, auteurs du coup d'État, affirment pour la première fois que leurs divergences, leurs désaccords avec Damiba, sont en fait liés au choix d'un nouveau partenaire dans la lutte antiterroriste. La Russie n'est pas citée, mais le message est clair. Des drapeaux russes sont brandis lors des rassemblements de soutien aux putschistes et l'appel à la Russie est une revendication, une demande au sein d'une certaine partie de la population. Si l'on ignore où se trouve le désormais ancien chef de la transition, le lieutenant-colonel Damiba, l'armée burkinabè lui a réaffirmé son soutien dans un communiqué de l'État-major, la direction de l'armée, et assuré que des concertations se poursuivaient pour résoudre ce qui est présenté comme une « crise interne » à l'armée. De nombreux observateurs craignent cependant des affrontements.
David Baché, de la rédaction africaine de RFI. Merci pour ces précisions. Et j'ajoute que le secrétaire général des Nations unies condamne fermement dans un communiqué ce samedi, je cite « toute tentative de prise de pouvoir par la force des armes au Burkina Faso. » Un peu plus tôt, l'Union européenne, par la voix de Josep Borell, faisait de même, s'inquiétant dans le même temps de la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans le pays.
Et puis, cet autre titre de l'actualité de ce samedi 1ᵉʳ octobre : cette nouvelle avancée Loïc. Avancée des soldats ukrainiens dans la région de Donetsk.
Des soldats qui sont entrés ce samedi dans Lyman, ville stratégique de l'est de l'Ukraine, alors même que Moscou officialisait hier l'annexion de la région. L'annonce fait figure de fait d'armes majeur dans la contre-offensive de Kiev. Les forces russes ont quitté les lieux, menacées de se faire encercler. C'est ce que détaille dans un communiqué le ministère russe de la Défense. Une annonce qui fait notamment réagir le Tchétchène Ramzan Kadyrov, fidèle du Kremlin, et qui demande désormais à Vladimir Poutine des mesures radicales pour pouvoir l'emporter. Jean-Didier Revoin.
Comme à son habitude, Ramzan Kadyrov n'a pas mâché ses mots. Le chef de la République de Tchétchénie a réclamé l'instauration de la loi martiale dans les territoires frontaliers, et l'utilisation d'armes nucléaires de faible puissance. À ses yeux, la perte de Lyman découle d'importantes défaillances logistiques en matière de communication et de munitions. Il s'est insurgé contre le népotisme qui gangrène l'armée, tout en s'interrogeant sur la façon dont le commandement rend des comptes à Vladimir Poutine. Des déclarations tonitruantes qui font suite à l'annonce du retrait des forces russes de la ville de Lyman, un nœud ferroviaire stratégique du sud est de l'Ukraine. Depuis plusieurs jours, on savait que les troupes russes y étaient en difficulté, pratiquement encerclées par des forces ukrainiennes galvanisées par les succès de leur contre-offensive. Le commandement russe a justifié cette décision par la nécessité de redéployer ses hommes dans des positions plus favorables, ce qui veut dire les maintenir en état de combattre et reconstituer de nouvelles lignes de défense. Certaines sources s'attendent à une intensification des combats après le 5 octobre, lorsque ces territoires auront officiellement rejoint la Fédération de Russie. Jean-Didier Revoin, Moscou, RFI
J'ajoute que, plus au sud, les autorités ukrainiennes dénoncent la détention illégale du chef de la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande d'Europe. D'après Energoatom, l'entreprise publique qui gère la centrale, il a été arrêté hier par les forces russes qui occupent le site depuis début mars.
Dans l'actualité également, les élections législatives en Lettonie, l'un des pays qui craint particulièrement la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine.
Et la Lettonie, qui partage une partie de sa frontière avec la Russie. Les premiers sondages de sortie des urnes donnent le parti centriste pro-européen en tête, au contraire du Parti social-démocrate, réputé proche de la minorité russophone, qui est lui donné en net recul.
Et puis au Brésil, c'est demain que l'on vote pour choisir le nouveau président.
Et là, les sondages donnent un net avantage à l'ancien dirigeant de gauche Lula devant le président sortant d'extrême droite Jair Bolsonaro. Les deux candidats ont chacun réuni leurs partisans ce samedi à Sao Paulo, la plus grande ville du pays.
L'actualité dans le monde, ce sont aussi ces manifestations à Berlin, à Londres, Madrid, Varsovie ou même Tokyo, où des rassemblements de solidarité avec le mouvement de contestation en Iran.
Mouvement déclenché il y a deux semaines par la mort de Mahsa Amini après son arrestation par la police des mœurs. En Iran, d'autres manifestations étaient justement organisées ce samedi dans les universités, et ce alors que les arrestations se poursuivent et que les affrontements armés, des affrontements armés plutôt, ont éclaté dans le sud-est du pays. On fait le point avec Guilhem Delteil.
Depuis le 16 septembre, ce sont plus de 1200 personnes qui ont été arrêtées en Iran, selon un décompte établi par les autorités. Des manifestants ou des personnes impliquées dans le mouvement, comme une jeune femme photographiée en train de déjeuner sans foulard dans un restaurant de Téhéran. Ou le chanteur Shervin Hajipour qui avait interprété une chanson composée de tweets sur les manifestations. Mais des avocats des journalistes figurent aussi parmi les personnes interpellées. Et pour la première fois ce vendredi, le gouvernement iranien a également annoncé l'arrestation de ressortissants étrangers, neuf au total, originaires, selon le ministère du Renseignement, d'au moins 6 pays européens, dont l'Allemagne, la France et la Pologne. Ces étrangers ont été arrêtés « pendant des émeutes ou alors qu'ils conspiraient dans l'ombre », affirme Téhéran, qui accuse des pays étrangers, États-Unis en tête, d'être derrière ce mouvement. Ce vendredi, des affrontements armés ont également eu lieu dans le sud-est du pays, dans la province du Sistan-Balouchistan. Des commissariats de police ont été attaqués, des magasins pillés. Il n'est pour l'instant pas clair si ces affrontements sont liés au mouvement de protestation. Mais les combats ont fait au moins 20 morts, dont deux hauts officiers des Gardiens de la révolution, l'unité d'élite des forces du régime.
Précisions signées Guilhem Delteil.
Et pour refermer ce journal, on revient en France en ce 1ᵉʳ octobre, date du coup d'envoi de la campagne « Octobre Rose ».
« Octobre Rose », une campagne de sensibilisation aux dangers du cancer du sein. Tout au long du mois, les initiatives vont se multiplier. Pour plus d'information autour de cette maladie qui fait encore de très nombreuses victimes et surtout pour promouvoir le dépistage. Les explications de Laura Martel.
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent en France avec environ 58 000 nouveaux cas par an. Près d'une femme sur huit développera un cancer du sein au cours de sa vie. C'est aussi le cancer le plus mortel chez les femmes : plus de 12 000 Françaises en meurent chaque année. Mais plus il est détecté précocement, plus les chances de survie augmentent et moins les traitements sont lourds. L'espérance de survie à cinq ans avoisine ainsi 90 % pour un cancer repéré tôt, contre 26 % seulement à un stade tardif. Le dépistage est donc un enjeu crucial en France. Depuis 2004, un dépistage gratuit est organisé pour les femmes entre 50 et 74 ans, qui consiste à faire une mammographie tous les deux ans. Problème : seule la moitié des femmes concernées – 50,6% – ont participé à ce programme en 2021. C'est plus qu'en 2020, année qui avait vu la participation s'effondrer à 42,6 % du fait du Covid-19, mais cela reste en deçà des trois années précédentes. D'où l'importance des campagnes de sensibilisation comme « Octobre rose. » Se pose aussi la question de la stratégie à adopter pour les femmes plus jeunes ou plus âgées que celles ciblées par le programme. D'autant que 15 % des cancers surviennent dans la tranche d'âge 40 50 ans. La Commission européenne a ainsi recommandé mardi d'abaisser l'âge de d'éligibilité au dépistage à 45 ans.
Laura Martel. Et pour le coup d'envoi de cette campagne « Octobre rose », un symbole à Paris : la tour Eiffel s'illuminera tout en rose ce soir.
22 heures 10, ici à Paris. C'est la fin de ce Journal en français facile.
Carrefour.
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