Ron DeSantis va annoncer sa candidature, Wuambushu divise à Mayotte, Tariq Ramadan non coupable...
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Le Journal en français facile du mercredi 24 mai 2023, 18h00 à Paris.
Radio France Internationale en direct de Paris. Il est 18 heures, 16 heures temps universel.
Le Journal en français facile
Adrien Delgrange
Bonjour à tous ! Bonjour Stéphane Duguet.
Bonjour Adrien, bonjour à tous.
Nous sommes le mercredi 23 mai.
Et au sommaire de cette édition :
À Mayotte, tout d'abord, la destruction de bidonville divise la population. Dans ce journal, notre reporter a suivi des Mahoraises qui soutiennent l'opération Wuambushu.
Aux États-Unis, il espère barrer la route à Donald Trump. Ron DeSantis veut prendre le chemin de la Maison Blanche. Pour y parvenir, il joue la carte de l'originalité, nous expliquera dans un instant Aabla Jounaïdi.
Et puis enfin, nous serons à Genève à la fin du journal. Il était accusé de viol. Tariq Ramadan est acquitté. La justice suisse le reconnaît non coupable.
Voilà pour les titres. Soyez les bienvenus.
Nous sommes donc à Mayotte pour commencer ce journal auprès de femmes qui soutiennent, qui défendent l'opération Wuambushu.
Une opération pour rappel de démolition, de destruction de bidonville voulue par le gouvernement français. Opération qui suscite de l'espoir pour certains Mahorais, les habitants de Mayotte, cela permettrait de mettre fin à la délinquance sur l'île. Pour d'autres, ces démolitions sont brutales, anti-pauvres et violent le droit des migrants. Depuis le début de la semaine, les destructions se sont accélérées notamment dans la commune de Koungou. Le collectif de citoyens de Mayotte en profite pour mettre la pression sur les immigrés, notamment des Comoriens, pour qu'ils rentrent chez eux. Reportage RFI à Mayotte, Lola Fourmy.
[...] C'est avec le chant traditionnel mahorais, le shengué, que la trentaine de femmes réunies ce matin a réussi à faire fuir les Comoriennes installées sous un kiosque de l'aéroport de Pamandzi qui vendaient des colliers de fleurs.
« Ils étaient là, en train de faire leurs fleurs, mais non, les mamans sont venues, et disent : "Allez. Vous allez sortir. Sortez, sortez !" Ils sont partis. De toute façon, dès qu'ils ont vu qu'on arrive, ils ont commencé à parler, parler, mais ils sont partis quand même parce que nous on n'a pas à répondre. »
Pour autant, les femmes du collectif n'étaient pas directement en concurrence avec elles puisqu'elles ne fabriquent plus cet objet traditionnel. Le combat est ailleurs, d'après Enlaouia :
« On n'a pas le temps. Moi, je suis là en train de veiller. Je ne peux pas vendre et veiller... parce que là, je sais, que dès qu'il y a un p'tit truc, qu'il faut que je sois là. »
Si cet épisode peut paraître anecdotique, c'est bien une reconquête que veulent lancer ces Mahoraises, à l'image de Safina Soula, porte-parole du collectif :
« Tout ce qui est propre à notre culture a été délaissé. Et en fait, les gens se sont un petit peu réveillés en disant, mais écoutez, on ne peut pas délaisser Mayotte, même si, on est inondé par l'immigration clandestine, par l'insécurité. Mais il y a des situations où on peut quand même récupérer pour que les choses redeviennent normales. »
Tenantes d'un discours dur, ces Mahoraises en appellent à l'armée et se mobilisent quasi quotidiennement pour lutter contre l'immigration avec une détermination qui semble sans faille. Lola Fourmy, Mayotte, RFI.
Au Soudan, à Khartoum, dans la capitale, Adrien, les tirs d'armes lourdes se poursuivent.
Malgré le cessez-le-feu, le bruit des armes se fait entendre. Le conflit entre l'armée du général al-Buhran et les paramilitaires du général Hemedti continue. Au deuxième jour de cette trêve, de cet arrêt des combats sur le papier, eh bien dans la réalité, l'aide humanitaire ne peut toujours pas arriver dans la capitale. L'Arabie saoudite et les États-Unis continuent d'essayer de mettre en place ces couloirs humanitaires au Soudan. Pour rappel, depuis maintenant cinq semaines, le conflit dans ce pays a fait plus de 1000 morts et plus d'un million de déplacés, selon les services des Nations unies.
À minuit, heure de Paris, Ron DeSantis annoncera sa candidature à l'élection présidentielle américaine.
Avant de vouloir prétendre diriger les États-Unis, le gouverneur de Floride, âgé de 44 ans, devra d'abord se frotter aux primaires républicaines, sorte de premier round où les militants républicains choisissent leur candidat. Et parmi les candidats de taille qu'il rencontrera, il aura pour principal opposant Donald Trump. Alors, pour se démarquer peut-être de Donald Trump, l'ancien président américain, Ron DeSantis a choisi l'originalité pour annoncer son choix. Il discutera ce soir en direct sur Twitter avec le patron du réseau social Elon Musk. Aabla Jounaïdi.
Oui, la porte-parole du groupe pro-Trump Make America Great Again a dégainé en premier. Selon elle, c'est le lancement de campagne le plus déconnecté de l'histoire moderne. Le choix d'un tchat sur un réseau social plutôt qu'une tribune en public interroge. D'abord parce que le patron du réseau en question s'appelle Elon Musk et qu'il est lui-même un héros de la droite américaine. Il a beau promettre qu'il ne fera pas de cadeaux au candidat déclaré et que l'échange de ce soir ne sera pas écrit à l'avance, il a aussi dit tout le bien qu'il pensait de cette candidature, il y a quelques mois. Le journaliste star du réseau MSNBC Mehdi Hasan, ironique, a fait semblant de se demander sur Twitter : « Musk va mettre De Santis sur le grill au sujet de la liberté d'expression, n'est-ce pas ? » Une référence aux lois rétrogrades promulguées par le gouverneur de Floride. Surtout, NBC News a révélé que le modérateur de la discussion ne serait autre qu'un certain David Sacks. L'entrepreneur a apporté son soutien financier à Ron DeSantis lors de la campagne pour sa réélection l'an dernier.
RFI, Paris, 18h06.
Les insultes racistes contre Vinicius Junior font réagir jusqu'à l'ONU, Adrien.
« Nous appelons tous les événements sportifs du monde à contrer, à combattre, à prévenir le racisme », a déclaré Volker Türk, le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, et d'ajouter : « Je salue la très forte réaction des autorités espagnoles qui ont commencé à arrêter des suspects. » Pour rappel, le joueur de foot brésilien a été victime de cris racistes venus des tribunes dimanche soir lors d'un match de football à Valence. Si le sujet vous interpelle dans le Débat du jour, on se penche ce soir sur la question : pourquoi y a-t-il toujours du racisme dans le football ? Rendez-vous sur RFI à 17h30 en temps universel.
Au chapitre judiciaire, Tariq Ramadan est acquitté.
Cela veut dire que Tariq Ramadan est jugé non coupable par la justice suisse. Le tribunal correctionnel de Genève relaxe l'islamologue, abandonne toute poursuite à son encontre. Il était soupçonné de viol par une femme. Les juges estiment qu'aucun élément ne prouve que Tariq Ramadan a contraint cette femme à une relation sexuelle violente dans un hôtel de Genève en 2008. Compte rendu d'audience, Jérémie Lanche.
On a vu le visage de la plaignante se décomposer au fur et à mesure de la lecture du verdict. Aucun élément matériel, aucune image de vidéosurveillance, des témoignages indirects dont les versions divergent dix ans après les faits et qui n'apportent rien de concret... Oui, Tariq Ramadan est rentré dans un jeu de séduction avec la plaignante ont dit les juges, mais rien n'indique qu'il s'agit d'un viol. Le doute doit profiter à l'accusé qui est indemnisé pour ses frais de procédure. L'avocate de Tariq Ramadan, Yaël Hayat, ne cachait pas sa joie à la sortie de l'audience :
« J'espère que ce verdict soulèvera les consciences parce qu'il n'y a rien de pire que d'être accusé d'un crime qu'on n'a pas commis. La vérité est désormais en marche et nous espérons qu'elle ira loin. »
L'allusion à la procédure française dans laquelle Tariq Ramadan est poursuivi par quatre autres femmes est claire. À l'inverse, maître François Zimeray, l'avocat de la plaignante, se dit choqué par ce verdict :
« On est au terme d'une audience caricaturale où la dignité était absente. Notre cliente n'a été ni entendue ni respectée, alors même que le parquet avait souligné combien son récit était constant et crédible. »
La partie civile a déjà annoncé qu'elle ferait appel devant la Chambre pénale d'appel et de révision avant éventuellement un dernier recours devant le Tribunal fédéral.
Jérémie Lanche, Genève, RFI.
« Je ne signe pas un prêt avec Vladimir Poutine, je signe un prêt avec une banque. » C'est comme ça que s'est défendue aujourd'hui Marine Le Pen, la cheffe de l'extrême droite française.
Aujourd'hui, auditionnée à l'Assemblée nationale française. Écoutée, questionnéé par des députés au sujet d'un prêt bancaire de près de 9 millions d'euros accordé par une banque russe au parti politique qu'elle dirige, à l'époque, il s'appelait le Front national. Marine Le Pen s'est défendue. L'ancienne candidate à l'élection présidentielle rejette toute idée de collusion, d'ententes secrètes, en contrepartie avec le président de la Russie.
On reste en France où l'on en sait un peu plus sur l'assassinat de l'infirmière dans un hôpital de Reims. Le suspect, un homme, est schizophrène, atteint de paranoïa, deux maladies psychiatriques. Il a déclaré aux policiers avoir donné des coups de couteau à l'infirmière pour se venger du personnel hospitalier.
Ainsi se referme ce Journal en français facile. Merci Stéphane Duguet. Vous pouvez le retrouver quand vous voulez sur notre site internet francaisfacile.rfi.fr.
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