Les fidèles se pressent autour du Pape pour assister à la messe qu’ils célèbrent. Mais de quelle fidélité s’agit-il ? Ces fidèles n’ont-ils jamais ni amants ni maitresses ? Ou est-ce que ce mot aurait plusieurs sens et plusieurs emplois ? Écoutez les explications d'Yvan Amar dans cette chronique, avec sa transcription.
Le mot de l'actualité avec la délégation à la langue française du ministère de la Culture. Yvan Amar.
En RDC, on a estimé à un bon million le nombre de fidèles rassemblés pour assister à la grande messe célébrée par le pape. Et on les compte comme on compte les manifestants dans d'autres situations, seulement là, il s'agit bien de fidèles. On imagine que ceux qui sont venus entendre le pape François sont de la même confession que lui, c'est-à-dire qu'ils pratiquent la même religion. C'est ça que ça veut dire être de la même confession que quelqu'un. Ce sont des catholiques. Et ce mot de fidèle, en effet, il désigne les personnes qui suivent une certaine religion, qui partagent une même foi. Et là, on sent bien que l'origine de ces deux mots, foi et fidèles, est la même. Ils appartiennent à la même région linguistique.
Et ce mot de fidèle, il s'emploie surtout à propos de ceux qui sont saisis dans cette pratique. On parle des fidèles qui sont à l'église, qui chantent, qui prient. Mais attention, si dix personnes qui travaillent dans une petite société sont de bons chrétiens qui suivent les préceptes de la foi, bah on ne les appellera pas des fidèles en les imaginant dans leur bureau. Les fidèles, ils sont à l'église. Et le mot peut s'employer pour n'importe quelle religion, mais enfin, on l'emploie plus souvent quand même pour les catholiques.
Par extension, on va s'en servir sans allusion religieuse pour désigner ceux celle qui reste de façon constante et sincère attachée à une doctrine ou à une personne, et tout spécialement quand cette personne est dans une situation difficile. Les fidèles sont ceux qui ne désertent pas quand le bateau prend l'eau. Et parfois, on peut utiliser une expression qui a plus ou moins une valeur de superlatif, c'est-à-dire qui renforce vigoureusement le sens du mot. Et on dit fidèle entre tous, fidèles, entre les fidèles.
Alors, fidèle bien sûr, à un contraire c'est infidèle. Et ce mot, lui aussi, il a une histoire avec la religion. Longtemps, on a appelé les infidèles ceux qui n'étaient pas chrétiens, de façon parfois un petit peu raciste parce que c'est dans un français ancien, c'est dans le contexte des croisades. Et ce mot d'infidèle s'applique notamment aux musulmans, dans cette terrible logique de guerre de religion.
Mais jusqu'à maintenant, on parlait de fidèle infidèle en tant que substantif, que nom commun. Ces deux mots sont aussi des adjectifs au sens divers. Celui qui est fidèle, c'est celui qui ne trahit pas, par exemple, on parle d'un serviteur fidèle. Mais de façon précise, bien entendu, le mot a un sens plus amoureux que religieux. La fidélité, c'est donc la constance amoureuse, et en particulier la constance sexuelle. On parle d'un mari ou d'une femme fidèle, d'un amant ou d'une amante fidèle ou infidèle, selon qu'il ou elle trompe son partenaire ou pas.
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