Boule, boulet, boulette...
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Le mot « boule » est à l'origine de plusieurs mots et expressions. Yvan Amar nous explique tout dans sa chronique Les mots de l’actualité.
► EXERCICE - Chronique Les Mots de l'actualité du 10 février 2016
► LEXIQUE
La langue : un terme ; un nom ; une signification ; un sens propre ; un sens figuré ; un glissement de sens ; dériver ; familier/familière ; un euphémisme ; une expression ; une formule ; une locution ; en usage.
La révolte : une révolution ; une émeute ; une révolte ; un trouble ; une échaffourée ; un heurt ; chasser ; déloger.
La nourriture : un vendeur/une vendeuse ambulant/ambulante ; un produit ; une boulette ; un marché ; un magasin ; alimentaire ; mélanger ; une épice ; une consistance ; cuire ; frire ; un plat.
La colère : avoir les boules (familier) ; être contrarié/e ; avoir les glandes (familier) ; être en boule (familier) ; être en colère ; agressif/agressive ; tirer à boulets rouges ; attaquer.
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Les mots de l'actualité avec le CNDP. Yvan Amar.
Hong Kong souffrirait-elle de la révolution des boulettes ? Oh ! « Révolution » comme vous y allez, le terme est un peu fort ! « Émeutes », peut-être ; « révoltes », pourquoi pas... Mais « révolution des boulettes » ! En tout cas, c'est le nom qu'on a donné aux troubles qui se sont déroulés dans cette ville tout récemment parce que la police voulait chasser des vendeurs ambulants qui proposaient des produits divers, et en particulier des boulettes de poisson. Alors, échauffourées, heurts avec la police ! On comprend les vendeurs ambulants qui ne sont pas contents d'être délogés. Tout ça pour des boulettes de poisson !
Alors des boulettes, on en trouve de toutes sortes au marché et dans les magasins : boulettes de viande, de légumes, de poisson. Il s'agit d'une petite boule - la boulette - faite de miettes, de fragments d'un produit alimentaire, qu'on a mélangé à autre chose, que ce soit de la mie de pain, du lait, de la farine, des épices, de l'eau, etc. Tout ça pour lui donner une certaine consistance, et ensuite la cuire, en général, en la faisant frire. Alors les boulettes, souvent excellentes, mais en général ne sont pas très chères. C'est le plat populaire par excellence.
Mais attention, ce mot de « boulette », on lui trouve d'autres significations. Au sens propre, c'est une petite boule, mais au figuré, « Ouh la, j'ai fait une de ces boulettes ! », c'est une bourde, c'est une bévue, une erreur, c'est la gaffe. Pourquoi ? Difficile à expliquer ! On pense bien sûr à la boulette de papier qu'on peut lancer sur les copains ou sur le prof quand on s'ennuie en classe. Alors, est-ce que la boulette est devenue l'emblème du cancre qui, justement, répond à côté ? Probablement, mais il est quand même un peu difficile à partir de là, d'expliquer le glissement du sens du mot.
Alors, écoutez, à côté des boulettes, qu'est-ce qu'on a ? Eh bien, on a les boules d'où elles dérivent. Et là aussi, les sens figurés abondent. Parfois familiers, « les boules ! ». « J'ai les boules ! » C'est-à-dire je suis extrêmement contrarié. Et souvent, la phrase familière, il faut bien le dire, s'accompagne d'une mimique expressive, le plus souvent qui indique qu'au niveau du cou, on a des boules qui ont enflé. Alors, on pense d'abord à des glandes. D'ailleurs, parfois on dit « j'ai les glandes ». Mais, si ce sont des glandes qu'on situe par décence au niveau du cou, on comprend bien que ça inquiète, mais que le geste est là comme un euphémisme d'un autre qui se situerait un peu plus bas.
Mais, en même temps, on se souvient de l'expression « être en boule », autre formule également familière, qui signifie être en colère, mais qui s'inspire peut-être de la position de certains animaux qui se roulent sur eux-mêmes quand ils... sur eux-mêmes, quand ils sont agressifs.
Alors, cela dit, la boule, souvent c'est la tête. Et on la retrouve dans certaines locutions. « Un coup de boule », c'est un coup de tête. Et avoir la « boule à zéro », c'est avoir le crâne rasé.
Le mot a-t-il d'autres dérivés que boulette ? Eh bien, oui, on a le « boulet » qui est plus gros, plus lourd que la boulette. D'abord, la boule métallique qui sert de projectile au canon, avec une expression encore en usage : « tirer à boulets rouges », c'est-à-dire attaquer violemment quelqu'un, en souvenir de cette pratique guerrière qui consistait à tirer des boulets rougis au feu, pour provoquer un incendie. Et puis, quand on dit de quelqu'un : « Oh, quel boulet ! », « c'est un boulet ! », ça veut dire : il est un peu lourd à traîner celui-là.
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