Ouragan Fiona, référendums en Ukraine, colère en Iran, l'extrême droite aux portes de l'Italie...
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Journal en français facile du 24/09/2022
Il est 20 heures en temps universel, 22 heures ici à Paris. Raphaël Reynes. Bonjour à tous et merci d'être avec nous pour ce Journal en français facile. Dans l'actualité de ce samedi 24 septembre, Vladimir Poutine promet jusqu'à dix ans de prison pour les déserteurs ou ceux qui refuseront de combattre en Ukraine. Le président russe a signé une loi en ce sens alors que des milliers de jeunes Russes tentent de quitter le pays pour échapper à la mobilisation. Après la Guadeloupe et Porto Rico. La tempête Fiona a touché l'est du Canada la nuit dernière et des vents violents et des pluies torrentielles ont détruit des maisons, arrachés des arbres et cassés des lignes électriques. Près de 500 000 personnes sont privées d'électricité au Canada. Et puis l'Italie s'apprête à voter. Les élections législatives ont lieu demain, dimanche et l'extrême droite pourrait l'emporter. L'abstention s'annonce très importante. Nous verrons comment certains partis essaient de mobiliser les électeurs en présentant des candidats qui ne viennent pas du monde politique. Le Journal en français facile. Les opérations de vote se poursuivent en Ukraine, dans les régions de l'est et du sud qui sont contrôlées par les Russes. Des référendums voulus par Moscou pour proposer le rattachement de ces régions à la Russie. Notre envoyée spéciale à Donetsk, en Ukraine, a rencontré une électrice qui a choisi de voter oui à ce rattachement. Écoutez.
Si vous voulez que je dise que je saute de joie ou quelque chose de cet ordre, ce n'est pas le cas. Il y a de la tristesse que cela ne soit pas arrivé plus tôt. Cela aurait dû être fait dès 2014 parce que nous sommes ceux qui sont restés ici et qui ne partirons en aucun cas, c'est une suite logique des choses. Dans les semaines à venir en tout cas, je ne pense pas qu'il se passera quelque chose de sérieux en terme de négociations de paix. De toute façon, tout ne peut pas se faire en un jour. En ce moment, aucun endroit dans la ville n'est sûr. Bien sûr, nous avons travaillé, nous travaillons toujours, nous avançons. Et puis cela fait si longtemps. Nous avons pris l'habitude de ne pas réagir. Quand il y a des tirs, nous ne nous accroupissons même pas. Quand ça explose, on devrait au moins essayer de se protéger, de se couvrir la tête. On ne le fait même plus.
Des propos recueillis par notre envoyée spéciale à Donetsk, Anissa El Jabri. De nombreux pays contestent la légitimité de ces référendums. Hier, le G7, qui regroupe les sept pays les plus industrialisés du monde, a annoncé qu'il ne reconnaîtrait jamais le résultat de ces votes. À New York, où se tient l'Assemblée générale des Nations unies, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, parle ce soir d'une « russophobie ». Le fait de ne pas aimer la Russie « sans précédent est grotesque » de la part de l'Occident. La Russie où Vladimir Poutine accentue la pression sur sa population. Le président russe a signé ce samedi une loi qui prévoit jusqu'à dix ans de prison pour les militaires qui désertent, qui fuient l'armée ou ceux qui refusent de combattre en période de mobilisation. Il faut dire que depuis que Vladimir Poutine a annoncé la mobilisation, l'appel de 300 000 réservistes, de nombreux jeunes hommes tentent de quitter la Russie et de nombreuses manifestations ont lieu à travers le pays. 700 personnes ont été arrêtées aujourd'hui lors de ces manifestations. D'autres manifestations en Iran celles-là, un bras de fer est engagé entre le pouvoir iranien et une partie de la population. L'Iran est secoué par de violentes manifestations depuis la mort d'une jeune femme de 22 ans qui avait été arrêtée par la police pour « port de vêtements inappropriés ». Elle ne portait pas son voile correctement, estiment les policiers. Face à ces manifestations, le gouvernement iranien semble de plus en plus décidé à reprendre le contrôle de la situation. Les médias font état ce samedi de milliers d'arrestations et de 35 morts en une semaine, dont des membres des forces de l'ordre. Après être passé en Guadeloupe, à Porto Rico et au large des côtes américaines, l'ouragan Fiona a touché terre dans l'est du Canada la nuit dernière. Plusieurs provinces de la côte ainsi que l'est du Québec sont toujours balayées ce soir par des vents qui soufflent à plus de 120 kilomètres heure, alors que des pluies torrentielles s'abattent sur la région. Des conditions extrêmes qui privent de courant des centaines de milliers de personnes, emportent des morceaux de maisons et provoquent la chute de nombreux arbres. Pascale Guéricolas.
Jamais les habitants de Port-aux-Basques, un village à Terre-Neuve, n'ont vu une telle dévastation. Des morceaux de maisons, de hangars, des débris de bois flottent au milieu de vagues déchaînées. De la hauteur d'un bâtiment de quatre étages. Même situation sur plusieurs côtes de la Nouvelle-Écosse et aux Îles de la Madeleine, au Québec. Les autorités demandent aux gens de ne pas s'approcher des côtes pour prendre des photos et surtout de ne pas circuler pour laisser la place aux véhicules d'urgence. Le réseau routier est d'ailleurs coupé dans plusieurs de ces régions où des troncs d'arbres, des poteaux, des lignes électriques jonchent la chaussée. Les résidants des maisons inondées ou menacées d'être emportées par les flots ont accès à plusieurs centres d'hébergement alors que le courant manque pour des centaines de milliers d'usagers. Selon les prévisions, la tempête Fiona devrait encore déferler une grande partie de la soirée sur l'est du Canada. Pascale Guéricolas, Québec, RFI.
L'Italie s'apprête à voter. Les élections législatives ont lieu ce dimanche et l'extrême droite pourrait l'emporter. Le parti Fratelli d'Italia est favori des sondages et sa dirigeante, Giorgia Meloni, pourrait devenir demain la première cheffe d'un parti post fasciste à diriger le gouvernement d'un des pays fondateurs de l'Europe communautaire. La campagne électorale a été sans relief. Les sondages estiment que près de la moitié des électeurs pourraient ne pas aller voter, s'abstenir. La classe politique ne séduit pas les Italiens, bien que certains partis tentent de se renouveler en présentant des candidats qui ne viennent pas du monde politique. C'est le cas par exemple d'Aboubakar Soumahoro, originaire lui, de Côte d'Ivoire. Son portrait avec Juliette Gheerbrant.
Porte-voix des ouvriers agricoles, pourfendeur du racisme, Aboubacar Soumahoro, syndicaliste, écrivain et candidat de la liste Verts et Gauche italienne à Modène, dans le centre du pays. Arrivé en Italie à l'âge de 19 ans, il dénonce les inégalités criantes des conditions de travail selon les régions et les secteurs.
« Il y a des déséquilibres profonds qui nécessitent une réponse politique capable de donner des droits et capable de permettre à tout le monde de pouvoir travailler sans subir différentes formes d'exploitation. Et pour certains secteurs, je vais même parler d'esclavage moderne. »
C'est le cas dans l'agriculture, en particulier dans le Sud.
« C'est le secteur dans lequel j'ai toujours milité, avec les travailleurs qui se lèvent à 4 heures du matin, qui vont travailler dans les champs de tomate, d'orange en faisant 12 heures de travail et en retour, ils reçoivent un salaire de 20, 25 € à peine ».
L'Italie est l'un des six pays de l'Union européenne qui n'a pas de salaire minimum national. C'est l'une des propositions du centre gauche et du candidat Soumahoro.
Juliette Gheebrant. Les bureaux de vote ouvriront à 5 heures en temps universel et fermeront à 21 heures, toujours en temps universel, en Italie. Les résultats complets ne sont pas attendus avant lundi matin.
Pour la première fois depuis la création du pays, les catholiques sont plus nombreux que les protestants en Irlande du Nord. C'est l'un des enseignements du dernier recensement réalisé dans le pays. S'il ne faut pas toujours associer la religion aux idées politiques, ces résultats ont évidemment un sens très symbolique dans la province britannique, alors que le Sinn Fein (ce parti qui souhaite réunifier l'Irlande du Nord et du Sud) a pris la tête du pays pour la première fois, lors des élections du mois de mai. Laura Taouchanov.
C'est la première fois depuis la création du pays, il y a 101 ans, que les protestants ne sont plus majoritaires. 45,7 % de la population se dit catholique ou d'éducation catholique. C'est deux points de plus que chez les protestants. Et ici, chaque dixième compte. Ce chiffre pourrait sembler anodin partout ailleurs, mais en Irlande du Nord, les religions sont à l'origine de 30 ans de guerre civile connue sous le nom des Troubles. Un conflit meurtrier entre ceux qui voulaient une Irlande réunifiée et ceux qui préféraient rester dans le Royaume-Uni. Et on le voit bien, la province britannique s'écharpe toujours sur cette question : sa place dans le Royaume-Uni. Le recensement montre aussi que de moins en moins de personnes se sentent tout simplement Britannique. 25 % de plus qu'au dernier sondage se disent uniquement Irlandais. Alors tous les catholiques ne sont pas forcément systématiquement pro-réunification mais c'est une grosse tendance. Donc plus il y a de catholiques, plus il y a de chances pour que les pro-réunification soient majoritaires eux aussi. C'est donc un pas de plus, peut-être vers un référendum pour supprimer cette frontière entre le Nord et le Sud. Laura Taouchanov, Dublin, RFI.
Et c'est la fin de ce Journal en français facile. Merci à vous. Vous tous qui êtes toujours plus nombreux à nous écouter mais aussi à télécharger ce journal. Le podcast de l'émission est disponible, vous le savez, sur le site savoirs.rfi.fr
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