Une nouvelle entrée dans le vocabulaire est proposé par France Terme : le mot « break ». De quoi s’agit-il ? D’une danse ou d’une chorégraphie qui appartient à ce qu’on appelle la culture hip hop. Le mot est très américain, mais il se prononce sans problème en français : sa brièveté, sa sonorité qui claque lui assure un certain succès. « To break » signifie « casser » et le mot porte une image de rupture. On le retrouve parfois dans le jargon sportif, comme au tennis, ou musical, pour designer un genre d’interlude dans une mélodie… Écoutez les explications d'Yvan Amar dans cette chronique, avec sa transcription.
Le mot de l'actualité avec la délégation à la langue française du ministère de la Culture. Yvan Amar.
Une nouvelle entrée, un nouveau mot dans le vocabulaire est proposé par France terme et on sait que France terme, c'est l'institution qui, avec l'appui de la délégation à la langue française, analyse les mots étrangers qu'on emploie en français et souvent d'ailleurs propose des équivalents tout à fait francophones, notamment pour éviter les anglicismes. Alors ce nouveau mot, c'est « break », un mot qui est sur la sellette pour lequel d'ailleurs aucun équivalent n'est envisagé pour l'instant, ce qui est peut-être assez sage. Alors de quoi s'agit-il ? D'une danse ? On appelle ça break ou break dance, une danse ou une chorégraphie qui appartient à ce qu'on appelle la culture hip hop. Elle vient tout droit des États-Unis et elle se caractérise par des figures assez acrobatiques la plupart du temps, dont certaines sont exécutées au sol et rythmées de façon presque toujours saccadées. Comme si l'esthétique de ces démonstrations se rappelait des effets de stroboscope. Qu'est-ce que c'est que ça, des effets de stroboscope ? Eh bien, on peut voir sur un écran un certain nombre de représentations d'images successives séparées par des écrans noirs qui donnent une impression de mouvement discontinu. Eh bien, si le danseur est assez agile, il change de posture très rapidement et présente comme une série de photographies de lui même dans des positions instables, comme si on les avait saisies au vol avec un appareil de photo.
Alors on parle de break, de break dance, en gardant souvent d'ailleurs l'orthographe anglo-saxonne. Cela s'explique parce que cette culture est encore très marquée par son origine. Le mot est tout à fait américain. En français, ça se prononce sans problème break, on n'imite nullement l'accent américain. Et puis, la brièveté, la sonorité du mot qui claque lui assure un certain succès.
Et puis, de toute façon, le mot n'est pas inconnu en français, même si dans ses autres emplois, on peut lui préférer un équivalent plus français. Ainsi, en sport, en tennis, on parle de break quand un joueur creuse l'écart avec son adversaire en remportant deux jeux successifs.
Parfois, au lieu de parler de break, on ferait mieux, peut-être, de parler de brèche. C'est suggéré par France terme. Mais, dans ces exemples, on comprend l'usage de ce mot break en anglais parce que « to break », ça veut dire casser. Le mot porte une image de rupture. On le retrouve parfois dans un jargon musical quand il y a un interlude dans une mélodie, quand l'ensemble de l'orchestre s'arrête et qu'un soliste se fait entendre. Mais le mot renvoie souvent à l'idée de pause, de césure : « Oh, je ferais bien un break, dit-on, c'est-à-dire je travaille trop en ce moment, je m'arrêterai bien pendant trois jours pour aller au bord de la mer. Ça me reposerait. » C'est ça un break.
Et puis, c'est aussi une certaine carrosserie de voiture, à l'arrière allongé pour transporter plus de marchandises. Là encore, le mot est emprunté à l'anglais, même si cette langue n'emploie pas ce terme pour désigner ce genre de véhicule. Mais enfin son origine est toute autre et, en anglais, ce break-là n'a pas de rapport avec l'idée de casser.
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