Le français du Québec au cinéma
Le français du Québec a ses propres expressions et... son propre accent. Dans cette chronique, découvrez un extrait du film Le Déclin de l'empire américain et exercez votre oreille !
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► EXERCICE - Extrait de la chronique La Puce à l'oreille se fait une toile du 26 mai 2020
► LEXIQUE
L'amour : excitant/excitante ; amoureux/amoureuse ; baiser (familier) ; le sexe ; érotique.
Le cinéma : un extrait ; un film ; mettre en scène ; une sortie ; faire un tabac ; un prix ; un dialogue ; des sous-titres ; un personnage.
L'accent : prononcé/prononcée ; marqué/marquée ; standard ; normatif/normative ; une particularité (régionale).
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La puce à l'oreille se fait une toile.
La puce à l'oreille.
« On les mange et après on va au cinéma. Cinéma ! »
Bonjour Lucie ! Bonjour Pascal ! Aujourd'hui, ce sont les cousins, les cousins québécois qui vous intéressent.
Absolument Pascal, et pour se mettre dans le bain, on commence tout de suite avec un extrait du « Déclin de l'empire américain » de Denys Arcand. C'était en 1986.
« Allô Roger ? Chambre 5. Chambre 216 du motel continental. Je suis avec un ami ici, puis finalement, c'est très excitant. Je vais passer la nuit ici. Alors je t'appelle pour pas que tu t'inquiètes. »
« Pierre ! Le mensonge est la base de la vie amoureuse, comme c'est le ciment de la vie sociale. L'amour, c'est comme le piano, il faut pratiquer. Moi, les meilleures amoureuses que j'ai eu, c'était toujours
...
celles qui avaient le plus baisé. Toujours ! »
« - Mais toi, avec qui t'as baisé ?
- Je sais même pas. »
Alors le film met en scène un groupe d'intellectuels canadiens qui se retrouvent à la campagne pour le week end. Quatre couples les femmes d'un côté, les hommes de l'autre, qui parlent de la vie, de l'amour, de la mort et aussi beaucoup de sexe comme vous avez pu l'entendre. Une comédie érotique, donc, mais aussi satirique, dans laquelle Denys Arcand pointe l'obsession de ses personnages pour le bonheur individuel. Tout un programme. Alors moi, je dois bien l'avouer, si le film m'a paru un peu longuet - et un peu vieillot aussi -, à l'époque de sa sortie, pourtant, il a fait un véritable tabac, Pascal. Au point d'ailleurs qu'il a remporté de nombreux prix et qu'il a réussi à franchir les frontières québécoises pour connaître une carrière internationale. Y compris en France, où le public a souvent eu du mal à franchir la barrière de l'accent québécois.
L'accent québécois, qui est assez prononcé, mais pas tant que ça. On peut entendre des choses beaucoup plus compliquées.
Oui, c'est vrai. Chez Arcand, il est pas très marqué, cet accent. On peut dire qu'il parle avec un accent québécois assez standard, c'est-à-dire un français normatif, loin des particularités régionales et populaires qui sont souvent assez mal vues. Parce qu'encore une fois, l'accent, il est social. Et parler avec un bon français, c'est le signe qu'on est instruit. Alors bien sûr, ça et là, on va entendre des expressions typiquement canadiennes qui vont venir pimenter les dialogues, mais rien qui nécessite vraiment une traduction et des sous-titres. Et puis, autre point important, les personnages du film utilisent très peu de mots d'anglais. Pourquoi ? Eh bien, sans doute parce que le film met en scène des intellos, des profs d'université qui parlent, comme on l'a dit, un français proche de celui de France. Et puis aussi parce que le film qui date de 1986, sort seulement dix ans après la mise en place par le gouvernement québécois de la loi dite « 101 ». Et cette loi, c'est quoi ? Eh bien, c'est une charte de la langue française qui déclare le français, langue officielle du Québec et qui vise non pas à interdire l'anglais, mais à en réglementer son usage.
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