Le château de Rosa Bonheur
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Redécouvrez l’artiste-peintre française Rosa Bonheur, le temps d’une visite de sa maison devenue musée. Cette activité est proposée en partenariat avec le numéro 431 de la revue Le français dans le monde.
► EXERCICE - Extrait de Reportage Culture du 20 septembre 2020
► LEXIQUE
La peinture : un peintre/une peintre ; la peinture animalière ; un atelier ; un artiste/une artiste ; un tableau ; une commande ; peindre ; un croquis ; le talent ; un modèle ; une création ; impressionniste (qui appartient au mouvement de l’impressionnisme) ; l’histoire de l’art ; l’École du Louvre (école d’art à Paris) ; une exposition.
Le succès : un/une des artistes les plus en vue ; être couvert/couverte de prix ; célébré/célébrée ; un succès colossal ; une carrière internationale ; une grosse fortune ; remarquable.
Les animaux : un cheval ; un animal ; une bête ; un enclos ; une ménagerie ; taxidermiser.
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Rosa Bonheur a été une des femmes peintres les plus en vue du XIXᵉ siècle. Couverte de prix dès son plus jeune âge, célébrée pour sa peinture animalière en Europe et aux États-Unis. Il y a quelques années, Katherine Brault a racheté le château de By, en Seine et Marne, près de Fontainebleau. L'atelier de l'artiste et toutes ses archives avaient été conservées. La propriété avait été acquise par Rosa Bonheur en 1860 avec la vente de son grand tableau : le Marché aux chevaux.
Elle a une commande de l'État français, du duc de Morny. Et Rosa arrive avec des idées plein la tête, des yeux qui brillent : elle veut peindre des chevaux. Elle a fait quelques croquis et le duc de Morny refuse de les regarder et lui dit : « Non, une femme ne peint pas de chevaux, ça ne se fait pas. » Elle va prouver, en fait, une fois de plus, que ce qu'on lui raconte est stupide. Et elle va peindre le fameux Marché aux chevaux. Et ça va être un succès colossal. Effectivement, c'est ce tableau qui va être le début de sa carrière internationale et puis de sa grosse fortune aussi. Ce tableau qui est maintenant au Metropolitan Museum de New-York.
Rosa Bonheur a consacré toute sa vie à la peinture. Elle a beaucoup produit, énormément vendu, ne s'est jamais marié et a vécu avec son amie d'enfance - et la mère de celle-ci - dans cette propriété entourée de ses animaux. Lou Brault, fille de l'actuel propriétaire, s'attache à faire mieux connaître son talent de peintre animalier.
Et elle dit qu'elle se sent bien qu'au milieu des bêtes. Elle va avoir une ménagerie, elle va avoir plus de 200 animaux qui vont se balader ici, en liberté, pour la plupart. Elle construit des enclos, elle ne veut mettre personne en cage. Ce sont ses amis, ce sont ses modèles. Et d'ailleurs là, on est dans son atelier et on est entouré d'une partie de sa ménagerie, puisque Rosa ne supportait pas d'être séparée de ses animaux quand ils venaient à mourir. Et donc, elle préférait les faire taxidermiser et qu'ils reviennent orner les murs de son atelier pour pouvoir l'accompagner dans ses créations, pour pouvoir continuer peut-être parfois d'être ses modèles.
Avec l'arrivée des peintres impressionnistes, la peinture animalière perd sans doute en France un peu de son attrait. Mais surtout, l'histoire de l'art va être corrigée dans les manuels dans les années 1950. Et Rosa Bonheur disparaît des encyclopédies et des dictionnaires.
Il faut savoir qu'à l'École du Louvre, jusqu'à il y a un an à peu près, quand on parlait en histoire de l'art de la peinture animalière au XIXᵉ siècle, on ne prononçait pas le nom de Rosa Bonheur. Et quand l'une de mes filles est allée voir son professeur, qui était une femme, en lui demandant : « Mais il n'y avait pas de femme à cette époque ? », On lui a répondu « personne de remarquable ».
Katherine Brault s'est fixé un objectif et s'est fait le pari d'une exposition d'envergure à Paris, en 2022, pour le bicentenaire de la naissance de Rosa Bonheur.
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