Noël au Sénégal, au Japon, en Grèce et aux États-Unis
Dans cet exercice, découvrez les traditions et les légendes de Noël dans plusieurs pays du monde, grâce aux journalistes de RFI.
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► EXERCICE - Le Tour du monde des correspondants du 26 décembre 2020
► LEXIQUE
La fête de Noël : célébrer ; un jour férié ; l'effervescence ; offrir ; l'esprit de Noël ; une tradition.
Les décorations : des lumières ; une décoration ; un sapin ; une guirlande ; lumineux/lumineuse ; une illumination ; un décorateur/une décoratrice.
Le repas de Noël : la volaille ; une dinde ; un poulet ; un four ; cuire ; un gâteau ; du champagne ; se nourrir.
Les personnages de légende : une créature ; un Gobelin ; un lutin ; un gnome.
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Le tour du monde des correspondants. On parle de Noël ce matin. Noël célébré au Sénégal. Et cela, même si le pays compte environ 95 % de musulmans, Charlotte Idrac.
Oui,
et c'est un signe qui ne trompe pas : il n'y avait pas d'embouteillages, hier, à Dakar, c'est rare, car le 25 décembre est un jour férié, ici, comme d'ailleurs les autres grandes fêtes chrétiennes, au même titre que les grandes fêtes musulmanes. Le Sénégal est réputé pour sa tolérance religieuse. Et ici, Noël est une occasion de partage entre les communautés, souvent autour d'un bon repas, en général à base de volaille, dinde ou poulet, partagé avec les croyants musulmans, en famille, entre amis ou entre voisins. Il y a donc une dimension œcuménique dans cette fête de Noël, ici, même si, Covid oblige, il y a eu moins d'effervescence. Il y avait bien les lumières en centre-ville, les décorations, les sapins. L'esprit de Noël reste très ancré, quelle que soit la religion.
Charlotte Idrac à Dakar.
Au Japon, les chrétiens représentent 1% de la population, mais cela n'empêche pas la tradition. Alors, dans l'archipel, le jour de Noël, tout le monde va acheter du poulet frit au KFC, la chaine de fast food américaine. Et, Frédéric Charles, la demande est telle qu'il faut réserver son menu plusieurs semaines à l'avance.
Pays non chrétien, le Japon s'est approprié Noël à la fin de la Seconde Guerre mondiale durant l'occupation américaine. On y trouve des sapins, des guirlandes, et, dans les assiettes, du poulet de Kentucky Fried Chicken. « Kurisumasu ni wa kentakkii ! », « Kentucky pour Noël », ce slogan publicitaire du fast food américain date de 1974. Et il provoque chaque année la même explosion des ventes de poulet frit de Noël. À l'époque, un membre d'une mission chrétienne avait commandé du poulet pour Noël car il ne pouvait pas trouver de dinde à Tokyo. Kentucky lance alors son fameux slogan publicitaire, et parvient à persuader les Japonais de faire du poulet de Noël leur repas de référence. La dinde reste rare au Japon, les Japonais ne possèdent pas de four assez grand pour la cuire. À défaut, Kentucky leur offre un poulet dîner de Noël, avec gâteau et champagne inclus.
Frédéric Charles à Tokyo.
Autre pays, autre tradition. En Grèce, la légende raconte que, toute l'année, de vilaines créatures œuvrent à la destruction du monde. Or, Noël marque une pause dans leur projet diabolique. Joël Bronner nous raconte.
En Grèce, à Noël, il est coutume d'évoquer la légende des Kallikantzaroi, de petits êtres démoniaques et monstrueux, apparentés aux Gobelins, aux lutins, ou encore aux gnomes, et qui pullulent dans les entrailles de la Terre, où ils se nourrissent, entre autres, de rats et de serpents. La légende veut que ces créatures malfaisantes passent l'année à scier le tronc sous-terrain de l'arbre du monde, menaçant ainsi de faire s'effondrer la Terre. Ils interrompent leur entreprise infernale du 25 décembre au 6 janvier, autour du solstice d'hiver, semant alors une certaine pagaille à la surface. Lorsqu'ils retournent sous terre, ils découvrent que l'arbre du monde a eu le temps de se régénérer. Les Kallikantzaroi reprennent alors inlassablement leur travail de bûcheron satanique, jusqu'au Noël suivant.
Un terrible légende, merci Joël Bronner.
Enfin, on termine ce tour du monde des correspondants par les États-Unis, là où Noël, c'est avant tout d'imposantes décorations lumineuses. À New York, certains quartiers sont célèbres pour leurs lumières excentriques, taille XXL et une consommation record en électricité. Loubna Anaki, cette année, peut-être même plus que les autres, malgré la pandémie et les restrictions, les Américains ont maintenu la tradition.
Oui, à en croire le New York Times, les ventes des illuminations de Noël ont même plus que doublé cette année, et les entreprises de décoration n'ont jamais eu autant de clients. Un décorateur a expliqué qu'en temps normal, une journée chargée, c'est une vingtaine de coups de fil. Cette année, il en était à plus de 100 par jour. À New York, le célèbre quartier de Diker Heights, qui attire habituellement des milliers de touristes, était vide, mais les habitants ont tout de même maintenu leurs décorations géantes. En moyenne, les Américains dépensent 2 500 dollars. Cette année, certains ont dépensé plus de 15 000 dollars. Et, qui dit décorations, dit aussi consommation d'énergie : les Américains payent 645 millions de dollars en factures d'électricité pour le mois de décembre. Ce serait plus que ce que consomme un pays comme l'Éthiopie ou le Salvador en un an d'électricité.
Merci Loubna Anaki, correspondante de RFI à New York. C'était notre tour du monde des correspondants.
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