«Crossover» et «Detty December»: décembre à Lagos au Nigéria
Entraînez-vous avec une série de questions autour d'un extrait de l’émission 8 milliards de voisins du 31 décembre 2021 et travaillez le vocabulaire de la religion et révisez l’opposition et la concession.
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► EXERCICE - Extrait de 8 milliards de voisins du 31 décembre 2022
► LEXIQUE
La religion chrétienne : une église ; un/une fidèle ; une transe ; un/une croyant(e) ; une messe ; un pasteur ; psalmodier ; entonner une prière.
La fête : un/une fêtard(e) ; une boîte de nuit ; un bar ; un restaurant ; débridé(e) ; dépenser ; boire ; danser ; profiter.
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Après New York, Medellin, direction maintenant le sud du Nigéria où le Nouvel An est placé sous le signe de la prière et de la fête. Pour beaucoup, le passage à la nouvelle année se célèbre à l'église, lors d'une nuit d'intenses célébrations qu'on appelle le « crossover ». Mais pour d'autres, le mois de décembre est un marathon de sorties, de danse et d'alcool. Nous sommes en liaison avec Liza Fabbian. Bonjour Liza.
Bonjour.
Vous êtes la correspondante de RFI à Lagos, dans le sud du Nigéria. Des millions de chrétiens se rassemblent ce soir dans leur église. Alors, en quoi consiste cette nuit du passage comme on dit ?
Eh bien, il s'agit de se préparer à la nouvelle année en psalmodiant, en chantant et dansant avec les autres fidèles. Pour cette nuit de transe, les croyants affluent vers les « megachurch », ces églises de la taille d'un stade qui sont capables d accueillir des dizaines de milliers de personnes. Et ils vont tous entonner des prières jusqu'à l'aube. La messe qui marque le passage à la nouvelle année, c'est la messe du « crossover » et les publicités appelant à rejoindre tel ou tel pasteur charismatique fleurissent à cette période de l'année le long des routes nigérianes. Ce soir, les fidèles vont répéter des centaines de fois que l'année à venir va être leur année, jusqu à étourdissement.
Le principal, c'est de s'en persuader. Dans le sud du Nigéria, la religion côtoie aussi la fête débridée tout au long du mois de décembre.
Oui, c'est ce qu'on appelle ici le « detty December », un dérivé de l'anglais « dirty december », littéralement, « décembre sale ». Le but, c'est faire la fête tous les soirs, dépenser beaucoup d'argent, boire et danser pendant deux semaines. Décembre, c'est aussi le moment où les Nigérians de la diaspora rentrent massivement au pays pour retrouver leur famille et pour profiter de la chaleur tropicale. On les surnomme avec envie les « I just go back », « Je viens de revenir ». Ils font tourner à plein les hôtels, restaurants et clubs du pays, particulièrement à Lagos, le cœur économique et culturel du Nigéria.
Et alors, Liza, où se retrouvent les fêtards nigérians et quelles sont leurs activités préférées en ce mois de décembre ?
Eh bien, ils ont l'embarras du choix. Surtout à gosses, qui est une mégalopole, rappelons-le, de plus de 20 millions d'habitants. D'abord, décembre est traditionnellement le mois des mariages, c'est aussi le mois des concerts. Ces jours-ci, toutes les plus grandes stars de l'afropop se sont produites à Lagos, de Davido à Wizkid, en passant par la méga star Burna Boy pour la seule et unique date nigériane de sa tournée mondiale, c'était le 27 décembre. Les Nigérians les plus aisés peuvent aussi se retrouver à la plage, à quelques encablures de l'église, dans leur « beach house » avec piscine. Pour les autres, direction les nombreuses boîtes de nuit, bars et restaurants de la ville. Alors que les quartiers huppés sont totalement illuminés à ces périodes. En effet, même si le Nigéria manque cruellement d'électricité et que les délestages y sont quotidiens, le secteur privé investi massivement dans les décorations de Noël, ça peut surprendre. À Lagos, chaque rond-point est embelli par une banque qui déploie des décorations grandioses. Ça coûte très cher : châteaux géants, traineaux du Père Noël ou paquets cadeaux démesurés qui clignotent toute la nuit grâce aux groupes électrogènes à essence.
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