Des plantes sauvages en ville
Savez-vous que dans les villes, il est possible d’observer des plantes sauvages ? Après avoir écouté cette interview, vous ne regarderez plus votre rue de la même façon !
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► EXERCICE - C'est pas du vent du 31 juillet 2011
► LEXIQUE
La biodiversité : une plante ; une couleur ; une feuille ; une forme ; la flore ; sauvage ; une espèce ; une mauvaise herbe ; la végétation ; banal/banale ; écologique ; une falaise ; morphologique ; une fleur ; nourrir ; un insecte ; un environnement ; biologique ; pousser ; un écosystème ; une fourmi ; un puceron ; une coccinelle ; un organisme ; un oiseau ; une chaîne alimentaire ; éradiquer ; couper ; un animal.
La ville : un trottoir ; un mur ; une rue ; une fissure ; le bitume ; un muret ; le goudron ; un citadin/une citadine.
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Cette petite plante qui se trouve là au ras du trottoir, mais qui normalement se trouve plus haut sur les murs, c'est une plante qui pour moi est la plus jolie qui soit. Elle est merveilleusement belle, elle a des couleurs très très jolies et elle a des feuilles qui ont une forme magnifique. Voilà, c'est la cymbalaire des murailles et personne la connaît. Quand je la montre à des gens qui sont pas habitués à observer la flore, ils sont toujours très étonnés de se dire qu'ils ont dû passer 1000 fois à côté de cette plante sans la voir tellement elle est discrète, mais pourtant elle est vraiment très jolie. Pour moi, c'est la plante sauvage des rues la plus méconnue et pourtant la plus jolie. Je suis Nathalie Machon, professeur au Muséum national d'Histoire naturelle, et mon projet de recherche concerne la biodiversité dans les villes. On est rue Cuvier, Paris 5e, entre le Jardin des Plantes et la faculté de Jussieu.
Et sur un trottoir...
Et sur un trottoir, y a pas beaucoup de place pour que les espèces poussent. Donc on trouve des plantes essentiellement dans les fissures du bitume, au pied du mur, etc.
Là, aux premiers abords, dans l'éducation qu'on a pu avoir, ces plantes qui poussent entre le muret et le goudron du trottoir, on appellerait ça des mauvaises herbes ?
Oui, on appelle ça des mauvaises herbes depuis bien longtemps. Au premier abord, quand on les connaît pas, c'est vraiment de la végétation très banale, sans trop d'éclat. Mais quand on se penche dessus plus particulièrement, on trouve que chacune des espèces a ses particularités, bien intéressantes et des caractéristiques importantes pour le fonctionnement écologique de la ville. Cette plante qu'on voit, qui pousse sur le mur, c'est une pariétaire, « pariétaire » Ça vient de « murs » justement. C'est une plante qui normalement se trouve dans les falaises. Elle est un peu ingrate sur le plan morphologique parce qu'elle a des fleurs qui sont vraiment très, très petites et elle, elle nourrit des insectes, donc elle a un rôle écologique dans la ville.
Si on se rapproche, si on se baisse, on se rend compte que ces plantes qui ont pas été traitées, et ben, en fait, y a tout un environnement biologique qui se crée avec et autour de ces plantes.
Les plantes qui poussent dans la ville, elles forment la base de l'écosystème de la ville. Là, vous voyez, y a des fourmis, y a certainement des pucerons, des coccinelles. Ces organismes, ils sont mangés par les oiseaux, donc on aura plus d'oiseaux. Et ces chaînes alimentaires, à partir du moment où les plantes sont éradiquées, ces chaînes alimentaires, elles sont coupées à la base et c'est fini, tous les autres animaux qui vivent aux dépens des plantes disparaissent. Donc, après, c'est au libre choix des citadins de décider s'ils veulent ou non cette biodiversité. Moi, mon choix personnel, je préfère une rue avec des plantes que sans plantes. Mais je pense que c'est en connaissant les plantes qu'on peut prendre la décision de nettoyer ou pas, nettoyer comme on veut.
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