La semaine de la presse à l'école
Qu'est-ce que l'éducation aux médias ? Quels sont ses objectifs ? Et comment l'enseigner concrètement en classe ? Réponses dans ce reportage de 2016.
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► EXERCICE - Extrait du Reportage France du 18 mars 2016.
► LEXIQUE
Le journalisme : un journal, un / une journaliste, une critique, une source, publier, une information, un article, informer, un scoop, un média, décoder, la liberté d'expression, un dessinateur / une dessinatrice
L'école : le CM1, éduquer, le ministère de l'Éducation nationale, un programme, un enseignement, le primaire, un instituteur / une institutrice, une école, un élève
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Ça sert à quoi de dire des choses fausses dans les journaux ?
Est-ce que les journalistes, ils peuvent mettre des critiques dans les journaux ?
Comment on construit l'info ? Qu'est-ce qu'une source ? Que peut-on publier ? Ils ont entre 9 et 15 ans, certains sont déjà sensibilisés à l'information, pour d'autres, cet après-midi à la BNF est l'occasion de découvrir le métier de journaliste. Grégoire, 9 ans, est en CM1, son groupe a travaillé sur une mise en situation.
Un enfant avait mangé un biscuit d'une marque et qu'il avait eu une indigestion, et donc on s'était mis dans la peau d'un journaliste et on devait savoir si on devait publier l'article ou pas. Il y en avait qui disaient que c'était trop personnel pour qu'on publie et d'autres qui disaient qu'il fallait informer les gens.
Finalement, vous avez décidé de publier ou pas alors ?
Mais d'abord bien sûr de vérifier toutes les informations, illustrer le scoop.
Éduquer les enfants aux médias et à l'information, c'est avant tout leur apprendre la liberté de penser, mais aussi leur permettre de développer leur esprit critique, notamment sur la question liée à la théorie du complot. Pour Jean-Marc Merriaux, directeur général du Clemi, c'est l'un des principaux enjeux de ce rendez-vous annuel.
Et on voit aussi le travail qu'on est en train de faire sur le complotisme. Des fois je les trouve pas assez critiques par rapport à ce qu'ils peuvent entendre ailleurs, qui ne vienne pas spécialement des médias. Donc notre rôle à nous aussi, c'est-à-dire : il faut être critique partout, tout le temps.
Depuis les attentats de 2015, le ministère de l'Éducation nationale a inscrit l'éducation aux médias dans les programmes et l'a associé à l'enseignement civique, devenu obligatoire dès le primaire. Anne Lechaudel, institutrice à l'école Decamps dans le 16ᵉ arrondissement, constate que les enfants ont de plus en plus besoin de clés pour décoder des informations qui parfois les dépassent.
Au moment des attentats, c'est vrai que, voilà, on a eu beaucoup de questions. On avait des instructions du gouvernement comme quoi il fallait qu'on en parle aux enfants. Et les médias d'ailleurs ont très vite réagi, ils ont mis en ligne des documents pour nous aider à expliquer ce qui s'était passé après les attentats de Charlie Hebdo. Déjà : c'est quoi la liberté d'expression ? Pourquoi on s'en était attaqués à des journalistes ? Etc.
Les questions des enfants appellent des réponses précises.
Tous les journalistes, ils ont les mêmes principes, les mêmes lois dans tous les pays ?
Les journalistes qui travaillent sous une dictature, ils ont intérêt à faire très très attention à ce qu'ils disent. Ils risquent d'être mis en prison, ils risquent d'être torturés, ils risquent d'être tués. Et pourtant, dans ces pays-là, il y a des journalistes suffisamment courageux qui continuent d'essayer de dire la vérité.
Cette année, plus de 1 800 médias prennent part à l'opération. Pendant tout le mois de mars, des journalistes et des dessinateurs iront à la rencontre des élèves partout en France.
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