Généalogie: à la recherche du nom de ses ancêtres esclaves
Entraînez-vous avec une série de questions autour d'un extrait de Reportage France du 11 juin 2021. Cette activité est proposée en complément de la méthode de français Édito B2–Unité 5 des Éditions Didier.
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► EXERCICE - Extrait de Reportage France du 11 juin 2021
► LEXIQUE
L’identité : un prénom ; un matricule ; un nom de famille ; un sobriquet ; l’état civil ; nommer.
L’esclavage : l’abolition ; libre ; un citoyen/une citoyenne ; mettre en esclavage.
La généalogie : un/une ancêtre ; une archive ; les origines ; une famille ; un enfant ; un héritage ; hériter ; le passé.
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Vous avez vu ? Il y avait le prénom, le matricule et en 48, on leur a donné un nom.
Au moment de l'abolition de l'esclavage en 1848 dans les Antilles, les nouveaux libres deviennent citoyens et ces « 100 noms » obtiennent à nouveau un nom de famille. Anagramme de leur prénom, mois de l'année, sobriquet, leur nouvelle identité est souvent fonction de l'imagination des officiers d'état civil qui accomplissent cette tâche.
Josée Grard, responsable de la permanence généalogie de l'association CM98.
Les noms donnés à l'infini en prenant sur les calendriers, les fleurs, les fruits, et cetera. Il y avait les anagrammes : Figaro devenait Garofi, Mathurin devenait Thuram.
Je trouve une Henriette Sainte-Marie, c'est ça ?
Matricule 2235. Elle a été nommée le 30 mars 1849, elle avait 42 ans et sa mère, c'était Mai-Le-Sept, M, A, I, tiret le sept.
Chacun vient ici à l'atelier de généalogie pour retrouver la trace de ses ancêtres mis en esclavage. Un travail initié par le CM98 qui, depuis quinze ans, a pu mettre en ligne certaines archives.
Voilà, ensuite, on a Pascal. Pascal a 17 ans, donc sa maman, c'est Henriette qu'on a vu précédemment. D'accord ? Lafile, L, A, F, I, L, E. Je lui demande par curiosité.
C'est important pour vous ?
Oui, oui, c'est important de savoir d'où on vient.
Savoir d'où l'on vient pour se réconcilier avec son histoire. Pour ces descendants d'esclaves, retrouver ses origines, c'est un pas important.
De les retrouver, c'était une émotion parce qu'on ne s'attend pas. Surtout des fois, c'est noms qu'on a jamais entendu dans la famille, donc quand on les découvre, c'est vrai qu'on se les approprie tout de suite. C'est important puisque, bon, ils sont restés trop longtemps dans l'oubli. Pour nous aussi, c'est une façon aussi de nous identifier je pense, et puis pouvoir aussi en parler à nos enfants.
Moi, c'est pas parti d'une douleur mais en prenant conscience de tout ce parcours-là, de tout cet héritage-là, ça peut devenir un peu douloureux et c'est vrai que, du coup, dans des questions d'actualité comme le racisme, les systèmes dans lesquels on vit, qui hérite de tout ce passé, qui sont fondés sur tout ce passé, ça peut être douloureux, oui.
Cet outil généalogique accessible en ligne a permis de retrouver l'identité de 120 000 personnes mises en esclavage en Guadeloupe et en Martinique.
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