Poutine toujours plus isolé, l'Iran cible les Kurdes, Macron passe ses troupes en revue...
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Le Journal en français facile du 28/09/2022, 22h00 à Paris.
RFI, il 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel. Anne Corpet. Bienvenue dans le Journal en français facile présenté ce soir avec Zéphirin Kouadio. Bonsoir, Zéphyrin !
Bonsoir Anne ! Bonsoir à toutes et à tous.
« Washington ne reconnaîtra jamais les territoires annexés par la Russie. » Déclaration faite ce soir à la Maison Blanche. Comme les États-Unis, de nombreux pays dénoncent une escalade russe après les référendums organisés dans quatre régions d'Ukraine.
L'Iran, qui prévient que la répression va se poursuivre contre les protestataires qui manifestent depuis maintenant treize jours, suite au décès d'une jeune Kurde iranienne. Téhéran a aussi bombardé ce mercredi un groupe de Kurdes iraniens en Irak.
Ce mercredi était la journée mondiale pour le droit à l'avortement. Dans ce journal, nous irons au Mexique, où l'interruption volontaire de grossesse a été dépénalisée il y a un an, mais reste très difficile d'accès dans la majorité des États du pays.
En France, Emmanuel Macron dîne ce soir avec ses troupes : Première ministre, ministres concernés, et chefs des partis de sa coalition. Objectif : trouver la bonne méthode pour faire passer sa réforme des retraites.
Le Journal en français facile.
« Nous ne reconnaîtrons jamais ses tentatives illégales et illégitimes d'annexion. » C'est ce qu'a dit ce mercredi le porte-parole de la Maison Blanche après la tenue en Ukraine de « référendums ».
Les autorités pro-russes des régions ukrainiennes de Zaporijia, de Lougansk et Donetsk ont demandé à Vladimir Poutine un rattachement le plus rapide possible à la Russie. Mais après les « référendums » d'annexion organisés par Moscou, qui recueille près de 100 % de « oui » à l'annexion, de nombreux pays dénoncent cette escalade russe et promettent de nouvelles sanctions. Anastasia Becchio.
Le chef de la diplomatie américaine, a répété que les États-Unis et leurs alliés prendraient en représailles de nouvelles sanctions « sévères » contre la Russie. Anthony Blinken qualifie ces annexions « d'actions diaboliques ». Les États-Unis annonce par ailleurs qu'ils vont introduire une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, dénonce des scrutins « illégaux », résultats « manipulés », « référendums fictifs, résultats fictifs. Nous ne les reconnaîtrons pas », a réagi de son côté Charles Michel, le président du Conseil européen. Condamnation également de la part d'Israël qui, jusque là, s'est abstenu de fournir des armes à l'Ukraine, insistant sur « la souveraineté, l'intégrité territoriale de l'Ukraine » et prévenant qu'il ne reconnaîtrait pas les résultats des référendums. La Turquie, médiatrice privilégiée du conflit sur les questions notamment d'échanges de prisonniers et d'exportations de produits alimentaires, a, elle, décidé d'accroître un peu plus l'isolement bancaire de la Russie. Trois banques publiques turques vont renoncer au système russe de paiement Mir. Or c'est un moyen crucial pour les Russes à l'étranger depuis qu'ils ont été privés de Visa et MasterCard. Et même la Chine émet une critique à peine voilée par la voix de son ambassadeur à l'ONU, Pékin appelle au respect de l'intégrité territoriale de tous les pays.
Anastasia Becchio. Le sabotage des gazoduc Nord Stream 1 et 2 sera au menu du Conseil de sécurité de l'ONU ce vendredi.
Réunion demandée par Moscou alors même que la Russie est soupçonnée d'être à l'origine des explosions qui ont occasionné ces fuites. La diplomatie russe a accusé implicitement les États-Unis et demandé des réponses au président américain Joe Biden sur l'implication de son pays. Les États-Unis ont qualifié ces insinuations de « ridicules ». Le service de renseignement suédois a annoncé prendre la tête d'une enquête pour « sabotage aggravé » après les explosions de lundi. Et ce soir, les services de sécurité russes indiquent à leur tour avoir ouvert une enquête pour « acte de terrorisme international ».
La mort de Mahsa Amini, la jeune femme, qui avait été interpellée et détenue par la police des mœurs, a « attristé » tout le monde en Iran. C'est ce qu'a déclaré ce mercredi le président de la République islamique.
Ebrahim Raïssi a toutefois prévenu que « le chaos ne serait pas toléré dans le pays » Déclaration faite alors que la contestation s'amplifie. Les autorités iraniennes ont prévenu qu'elles allaient poursuivre la répression des manifestants. Dans un communiqué, la police iranienne parle de conspiration et d'éléments hostiles. Des milliers de personnes ont déjà été interpellées et 76 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations. Mais l'Iran frappe aussi en dehors de ses frontières. Les Gardiens de la révolution, force d'élite du régime, ont frappé ce mercredi des groupes kurdes iraniens, communauté à laquelle appartenait Mahsa Amini. Cette frappe a eu lieu au Kurdistan irakien. Elle a fait neuf morts et 32 blessés. Guilhem Delteil.
Cela fait plusieurs jours que l'Iran pointe du doigt les formations kurdes iraniennes réfugiées au Kurdistan irakien. Il y a eu tout d'abord des attaques verbales. Asso Hassan Zadeh est un ancien vice-secrétaire général du Parti démocratique du Kurdistan d'Iran :
« Dans les derniers jours, le régime iranien a commencé à diffuser des fausses nouvelles et des propagandes consistant à dire que nous avons envoyé des forces de peshmergas à l'intérieur de l'Iran, ce qui n'était pas vrai. »
Puis, des bases des groupes kurdes ont été visées. Des bombardements depuis plusieurs jours jusqu'aux frappes meurtrières de ce mercredi matin. Pour l'Iran, il s'agit de désigner un ennemi extérieur afin de contrer le mouvement de contestation interne, estime Jonathan Piron, chercheur et conseiller pour l'Institut Etiopia :
« Ce que le régime iranien souhaite aussi mettre en avant, et notamment auprès de sa propre population, c'est qu'il y'a toute une série d'éléments qui viennent, par exemple de l'étranger et qui pousse en fait à ce que les Iraniens descendent dans la rue, et donc en fait qu'il y a une espèce de complot. Et cela permet aussi d'ailleurs au régime d'user de moyens de répression très violents puisqu'il vient avec cet argument qu'il existe finalement une cinquième colonne à l'intérieur du pays, et qu'il faut donc éradiquer. »
Un haut responsable des Gardiens de la révolution, cité par une agence de presse iranienne, évoquait, lui, des éléments infiltrés venus semer le trouble et une obligation pour l'Iran de se défendre.
Guilhem Delteil. Et puis au moins quatre Palestiniens ont été tués et une quarantaine d'autres blessés ce mercredi au nord de la Cisjordanie occupée.
L'armée israélienne est entrée dans le camp palestinien de Jénine pour détruire la maison du frère d'un Palestinien auteur d'une fusillade à Tel-Aviv en avril dernier. De violents affrontements ont eu lieu après que les soldats israéliens ont été ciblés par des tirs.
Et ce mercredi était la journée mondiale pour le droit à l'avortement, Anne.
Des manifestations ont eu lieu un peu partout dans le monde pour défendre ce droit parfois menacé. Même quand l'interruption volontaire de grossesse est légale, elle reste souvent inaccessible. C'est le cas par exemple au Mexique. L'avortement a été dépénalisé dans tout le pays il y a un an. Les femmes ne peuvent plus être poursuivies pour avoir eu recours à l'interruption volontaire de grossesse, mais l'accès à ce droit n'a été officialisé que dans 10 des 32 États du pays. Correspondance à Mexico : Gwendolina Duval.
Beaucoup trop d'avortements ont lieu dans des conditions précaires au Mexique. Selon les chiffres du gouvernement, 6700 femmes sont décédées l'année dernière à cause d'une interruption de grossesse qui s'est mal passée. Tout simplement parce que les infrastructures médicales nécessaires, pour réaliser un avortement sûr, n'existent pas dans la majeure partie du pays. Même dans les États où il a été légalisé, les cliniques manquent. L'éducation et l'information aussi. Un an après la dépénalisation, les obstacles restent très nombreux, sans compter le poids social porté par les femmes. L'avortement est encore très mal accepté dans l'opinion mexicaine. Selon un sondage Ipsos, il n'y a qu'une faible majorité de Mexicains qui approuvent l'avortement légal dans un délai de six semaines. Et ils ne sont que un sur cinq à approuver l'interruption de grossesse jusqu'à 20 semaines. Alors, au Mexique, face au manque d'engagement des pouvoirs publics sur la question, les femmes prennent de plus en plus un contrôle complet de leur corps et l'autonomie de leur santé reproductive. C'est-à-dire qu'à travers des réseaux d'aidantes dans tout le pays, elles accompagnent et encouragent les femmes à avorter seules à la maison, avec l'aide de médicaments. Gwendolina Duval, Mexico, RFI.
En France, Emmanuel Macron dînait ce soir avec ses troupes : Première ministre, ministres concernés et chefs des partis de sa coalition. Objectif, trouver la bonne méthode pour faire passer sa réforme des retraites.
La dernière idée envisagée par le chef de l'État est de passer par un amendement dans le projet de loi de finances rectificatif de la sécurité sociale. Cela reporterait le projet de l'automne au début de l'année prochaine. Une façon de calmer ceux qui, au sein même de sa majorité, regrettaient l'idée d'un passage en force. Décaler l'âge légal de départ à la retraite en passant par un amendement à une loi budgétaire en quelques semaines à peine. C'était bien trop rapide, notamment pour certains centristes alliés du président. Emmanuel Macron pourra donc attendre début janvier pour permettre un peu plus de concertation.
Enfin, sachez que l'ouragan Ian a touché ce soir les côtes de Floride.
Qualifié d'extrêmement dangereux, il provoque déjà des inondations catastrophiques dans cet État au sud des États-Unis. Les vents soufflent jusqu'à 240 km/h. L'ouragan a déjà provoqué le naufrage d'un bateau de migrants ce mercredi au large de la Floride.
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