Harvey Weinstein à nouveau jugé, la Russie condamnée, Élisabeth Borne convoque ses ministres...
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Le Journal en français facile du 10/10/2022, 22h00 à Paris.
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Comprendre un extrait du journal : #MeToo : Harvey Weinstein devant la justice | niveau B2
RFI Il est 22 h à Paris, 20 h en temps universel. Anne Corpet. Bienvenue dans le Journal en français facile, présenté ce soir avec Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Bonsoir, bonsoir à toutes et à tous.
L'Occident condamne les raids menés par la Russie en Ukraine. Des bombardements massifs ont touché plusieurs villes du pays, loin des lignes de front. Kiev, la capitale, a notamment été visée.
Harvey Weinstein à nouveau devant la justice. L'ancien producteur vedette d'Hollywood, déjà condamné pour agression sexuelle, comparaît cette fois à Los Angeles. Il risque 140 ans de prison.
En France, l'Assemblée nationale a commencé ce lundi l'examen du projet de loi de finances. Faute de majorité suffisante, le gouvernement envisage déjà le passage en force.
Mais enfin, le prix Nobel de l'économie, attribué à trois Américains, leurs travaux sur les banques et les crises financières ont été récompensés.
Le Journal en français facile.
Les condamnations pleuvent, c'est-à-dire qu'elles sont de plus en plus nombreuses. Après les bombardements ce matin de la capitale ukrainienne et de plusieurs régions du pays.
« Attaques barbares » selon l'Union européenne. « Frappes horribles et aveugles » pour l'OTAN. « Nouvelle escalade inacceptable », dit l'ONU. Le président américain Joe Biden a condamné la « brutalité absolue » des bombardements russes. Ils ont frappé des infrastructures civiles, mais aussi un parc et une université à Kiev. Le bilan provisoire fait état de onze morts et 89 blessés à travers le pays. Des frappes parfaitement assumées au Kremlin qui menacent d'actions encore plus dures si Kiev continue de viser ce que la Russie appelle « son territoire. » Vladimir Poutine est intervenu ce matin juste avant la réunion de son Conseil de sécurité. Il a présenté les bombardements en Ukraine comme une réponse à un acte terroriste. Correspondance à Moscou, Anissa El Jabri. Vladimir Poutine a insisté : « Si les tentatives d'attentats terroristes sur notre territoire se poursuivent, les réponses de la Russie seront sévères. Leur ampleur correspondra au niveau des menaces posées. » Avant d'ajouter : « Personne ne doit avoir le moindre doute. » Les faucons, ce lundi matin, disaient déjà leur satisfaction : « Le pont de Crimée était une ligne rouge, nous l'avons assez répété. » Des mots lus partout sur leurs réseaux sociaux. Ramzan Kadyrov, qui avait durement critiqué le commandement militaire, s'est dit, je cite : « 100 % satisfait. » Pour autant, les nationalistes maintiennent la pression pour un correspondant militaire russe ce lundi : « Il faut espérer qu'il ne s'agissait pas d'un acte ponctuel de représailles, mais d'un nouveau mode opératoire pour mener le conflit sur toute la profondeur de l'État ukrainien jusqu'à ce qu'il perde sa capacité à fonctionner. » Fin de citation. Signe peut être précurseur de l'ouverture d'un nouveau front, signe en tout cas de la pression sur Minsk. Alexandre Loukachenko a lui accusé lundi l'Ukraine, avec la Pologne et la Lituanie, de préparer une attaque contre son pays et annoncé le déploiement d'un groupement militaire russo biélorusse. Anissa El Jabri, Moscou, RFI.
Tous les pays des Nations unies se retrouvent ce soir à New York en assemblée générale d'urgence pour débattre de l'annexion russe de quatre régions ukrainiennes.
Une résolution qui condamne ces annexions illégales doit être soumise au vote, sans doute mercredi. Le texte appelle à ce que personne ne reconnaisse ces annexions. Il réclame aussi le retrait immédiat des troupes russes d'Ukraine. La réunion de l'Assemblée générale a été convoquée après que les Russes ont bloqué une déclaration similaire devant le Conseil de sécurité de l'ONU. Chacun des 193 pays est représenté aux Nations unies devra se prononcer. Avec ce vote, les Occidentaux espèrent démontrer l'isolement de Moscou sur la scène internationale.
Dans l'actualité également, Harvey Weinstein de retour devant la justice aux États-Unis. Cinq ans presque jour pour jour après le début du mouvement #MeToo déclenché par les révélations sur son comportement de prédateur sexuel.
L'ancien producteur vedette d'Hollywood purge déjà à New York une peine de 23 ans de prison pour agression sexuelle et viol. Il comparaît pour des faits similaires devant un tribunal de Los Angeles et risque 100 années supplémentaires de prison. Correspondance à New York : Loubna Anaki.
L'ancien homme fort dHollywood, est accusé d'avoir violé ou agressé sexuellement cinq femmes entre 2004 et 2013. Un nouveau procès qui coïncide avec les cinq ans du mouvement Mitsou, né suite aux révélations qui ont causé la chute d'Harvey Weinstein. Il coïncide également avec la sortie d'un film retraçant toute l'affaire. L'ancien producteur purge déjà une peine de 23 ans après avoir été condamné dans un premier procès à New York, un verdict contre lequel il continue d'ailleurs à se battre. Ses avocats ont entamé une procédure d'appel. Pour ses détracteurs. Le procès de Los Angeles est donc tout aussi important pour éviter que Harvey Weinstein échappe à la justice. Important aussi pour, selon eux, lancer un message clair à Hollywood. Car la justice de Los Angeles a longtemps été critiquée, accusée d'être trop complaisante avec les stars dans ce genre d'affaires d'agressions sexuelles. Loubna Anaki, New York, RFI.
En France, l'Assemblée nationale a entamé ce lundi l'examen du projet de loi de finances.
Mais le gouvernement ne dispose pas de la majorité suffisante pour faire adopter le texte et l'opposition a déjà déposé plus de 3000 amendements. Conséquence : l'exécutif se prépare à passer en force en cas de blocage. L'utilisation de l'article 49.3 permet d'adopter les textes sans vote. Il est déjà sur la table. Valérie Gas.
« Le 49.3 Il faut que tout le monde sache que cela finira comme ça. » C'est un haut responsable de la majorité qui parle. Selon lui, « il n'y a pas d'autres options pour faire passer le budget dans la situation actuelle des rapports de force à l'Assemblée nationale. » Et il va même plus loin en expliquant que « si cette hypothèse a été mise sur la table ouvertement, c'est pour préparer les esprits. Comme ça, vous n'en faites pas un événement, pas un problème et ça arrange tout le monde car vous n'obligez pas l'opposition à voter pour vous. » Reste à trouver le bon moment pour le dégainer, pour ne pas donner l'impression qu'on n'a pas essayé de trouver des compromis. Une ministre essaie d'ailleurs de convaincre que le gouvernement met de la bonne volonté en expliquant : « On passe beaucoup de temps en groupes de travail, on ne peut pas donner plus de gages sur la concertation. » À entendre un député Horizon, « il faut sortir le 49 trois à bon escient pour dénouer une situation de blocage. Pas d'entrée de jeu. » Donc, laisser le débat parlementaire vivre quelques jours. Le 49.3 c'est donc surtout une question de timing.
Toujours en France, la Première ministre Élisabeth Borne réunit ce soir les quatre ministres concernés par les difficultés d'approvisionnement en carburant.
Il s'agit de faire le point sur l'état des discussions entre les entreprises et les syndicats. Près d'un tiers des stations-service sont touchées par des pénuries d'essence. En France à cause d'une grève dans deux des trois raffineries de TotalEnergie. Les deux raffineries du groupe américain Exxon Mobil sont également à l'arrêt depuis fin septembre. Les employés réclament une augmentation de salaire après les bénéfices records enregistrés par les compagnies pétrolières du fait de l'explosion des prix de l'énergie.
Et puis le dernier prix Nobel 2022, celui de l'économie, a été décerné ce lundi à trois Américains.
Ben Bernanke, l'ancien gouverneur de la banque centrale américaine, Douglas Dimon, et Philippe Dybvig ont été récompensés pour leurs travaux sur les banques. Ils estiment notamment qu'il est nécessaire de sauver les établissements financiers quand ils sont menacés. Cela a été le cas par exemple, lors de la crise financière de 2008. John Hassler, membre du comité pour le prix Nobel d'économie, explique ce choix :
Ce
« On apprend beaucoup de choses. Comment s'assurer que les banques, mais aussi d'autres institutions qui ont un rôle dans le transfert de l'épargne vers des investissements productifs ne s'effondrent pas. Car si elles s'effondrent, les conséquences sont dramatiques et durables. La crise financière de 2008/2009 aurait pu donner lieu à une récession. Au début de la pandémie, vers février/mars 2020, l'évolution aurait été la même si on n'était pas intervenu. On se serait retrouvé dans une situation aussi mauvaise que dans les années 1930.
Selon
Grâce à ces lauréats, nous comprenons pourquoi il faut empêcher l'effondrement. On comprend également certaines dynamiques qui ponctuent ces crises et les solutions pour y faire face. En effet, cela fait écho à notre actualité et ça ne nous enchante pas. Mais ce n'est pas la raison de notre choix aujourd'hui.
Enfin, sachez que la production de vin est en hausse en France, Anne.
Et oui, après une année 2021 catastrophique, la production viticole française augmente de 18 % cette année. Selon les chiffres du ministère de l'Agriculture, la vendange 2022 devrait dépasser de 4 % la moyenne des cinq dernières années. Et Zéphyrin, elle, s'annonce exceptionnelle en Champagne.
À consommer avec modération, bien sûr.
C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci à Fabrice Violet qui assurait la réalisation.
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