La Colombie a-t-elle encore un gouvernement? Coup de fil entre Xi Jinping et Volodymyr Zelensky, en France 100 jours pour convaincre...
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Le Journal en français facile du mercredi 26 avril 2023, 18h00 à Paris.
Radio France Internationale en direct de Paris, il est 18 heures, 11 heures à Bogota.
Le journal en français facile
Adrien Delgrange
Bonjour à toutes et à tous. Bonjour Mouna al-Banna.
Bonjour Adrien.
Nous sommes le mercredi 26 avril.
Et au sommaire de ce journal :
La Colombie a-t-elle encore un gouvernement ? Le président colombien appelle à former un nouveau gouvernement d'urgence. Vous l'entendrez, mais rien n'est encore officiel. Nous tenterons d'y voir plus clair dans un instant avec Aabla Jounaïdi.
À la Une également, un coup de fil pour parler de la guerre en Ukraine. Premier entretien téléphonique entre le président ukrainien et le président chinois.
Et puis en France, la Première ministre Élisabeth Borne a détaillé aujourd'hui une feuille de route en forme de catalogue :
« Premier pilier de notre action le travail, le plein emploi et la réindustrialisation. »
Il est aussi question d'école, de justice ou encore d'environnement. 100 jours pour convaincre, nous en parlerons à la fin du journal.
Voilà pour les titres. Soyez les bienvenus.
Et pour commencer ce journal, parlons de l'avenir incertain du gouvernement colombien.
Aucune décision officielle n'a été prise, mais ce matin, dans un discours, lors d'un événement public, le président colombien a pris tout le monde de court. Gustavo Petro appelle à former un nouveau gouvernement d'urgence.
[...]
« Je pense que le gouvernement doit se déclarer en état d'urgence pour que jour et nuit, les équipes travaillent à faire baisser le prix des aliments, à donner des terrains aux paysans, à augmenter la production agricole tout en maintenant des prix bas. Parce que c'est une donnée fondamentale pour la paix. »
Au cœur de la crise politique en Colombie, des alliés du gouvernement de Gustavo Petro ne soutiennent pas ces réformes, ces projets de loi, Aabla Jounaïdi, bonjour. Bonjour. Le président colombien, Gustavo Petro veut un gouvernement d'urgence, mais il ne précise pas ce qu'il entend par cela.
Oui, Gustavo Petro n'a pas précisé si tous les ministres devaient partir ou seulement certains, mais sur Twitter, il a ajouté qu'une refonte du gouvernement était nécessaire parce que, dit-il, les alliances étaient finies. Ses alliés jusqu'ici le lâchent. Il s'agit de trois partis : le Parti libéral, le Parti conservateur et le Parti de la U, un parti centriste. Gustavo Petro leur reproche de bloquer les réformes -assez révolutionnaires- qu'il entend faire passer depuis son arrivée il y a huit mois : des réformes du travail, de la santé et de la justice. Le premier président de gauche de l'histoire de la Colombie a suscité beaucoup d'espoir, en particulier chez les victimes du conflit armé. Jusqu'à présent, aucun des ministres du gouvernement n'a présenté sa démission. Interrogé cet après-midi par nos collègues de la rédaction en espagnole, la ministre des Mines, Irene Vélez, affirme qu'elle, en tout cas, est toujours au travail.
Aabla Jounaïdi dans votre Journal en français facile.
L'actualité nous amène à présent au Brésil : Jair, Bolsonaro est convoqué par la police.
L'ex président brésilien est à l'heure actuelle devant les policiers. Il est auditionné. Il est invité à s'expliquer sur son rôle dans les émeutes survenues le 8 janvier dernier à Brasilia. Pour rappel, une semaine après la prise de fonction de Lula à la tête du Brésil, des milliers de partisans de Jaïr Bolsonaro ont saccagé, ont détruit des lieux de pouvoir à Brasilia. La police brésilienne cherche à savoir si l'ancien président du Brésil a participé de près ou de loin à l'organisation de ces émeutes. Jair Bolsonaro a toujours dit qu'il n'avait rien à voir avec cette affaire.
Au Soudan, certains prisonniers profitent de la situation de chaos pour se faire la malle.
Onze jours de conflit armé, un cessez-le-feu qui ne tient pas... Et c'est dans cette situation confuse, de chaos, que des centaines, peut-être des milliers de prisonniers ont, semble t-il, réussi à s'échapper de plusieurs prisons. Parmi eux, des personnes soupçonnées de crimes très graves. C'est le cas notamment d'Ahmed Haroun, ancien ministre de l'Intérieur, recherché par la CPI, la Cour pénale internationale. Il est accusé de crimes contre l'humanité dans la région du Darfour au début des années 2000. Sébastien Nemeth, l'homme s'est même exprimé dans les médias pour expliquer les conditions de son évasion.
Oui. Ahmed Haroun était dans la prison de Kober, l'une des plus grandes du pays. Dans un communiqué, l'ancien ministre dit qu'il était avec d'autres emprisonné pendant le début du conflit, mais les gardes les auraient laissé partir. Ahmed Haroun affirme être prêt à passer devant la justice quand la situation sera redevenue normale. D'autres évasions de grande ampleur ont été signalées dans plusieurs autres prisons, parfois à cause du manque d'eau, de nourriture ou d'un bombardement. Les gardiens auraient libéré les détenus. Les belligérants s'accusent aussi mutuellement d'avoir attaqué certains centres de détention.
Sébastien, beaucoup s'interrogent aussi sur le sort de l'ancien président soudanais, l'ancien dictateur Omar el-Béchir, recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et contre l'humanité puisqu'il était détenu dans cette prison de Kober.
Effectivement. Et l'armée affirme qu'il avait en fait été transféré pour raisons médicales et avant le début des violences dans l'hôpital militaire d'Alia, près de Khartoum, la capitale. Il serait avec l'ancien chef du gouvernement Bakri Hassan Saleh ou encore l'ex ministre de la Défense recherché aussi par la CPI, Abdel Rahim Mohamed Hussein. Selon une bonne source, Béchir serait sous bonne garde. Pour Emma DiNapoli, avocate spécialisée dans les droits de l'homme, le risque serait que certains grands criminels fuient vers l'Égypte ou encore la Turquie, rendant les poursuites plus difficiles. Elle rappelle quand même qu'il faut faire la part des choses que le système carcéral est aussi très discriminatoire au Soudan, avec beaucoup de prisonniers vulnérables détenus sans preuves ou en attendant un procès depuis des années.
Merci Sébastien, Sébastien Nemeth. RFI à Khartoum, il est 18h07.
Le Journal en français facile
Un coup de fil pour parler de la guerre en Ukraine.
Le président chinois et le président ukrainien, les deux hommes se sont parlés aujourd'hui au téléphone. Premier entretien téléphonique entre les deux présidents depuis le début de l'offensive russe en Ukraine. Xi Jinping assure à son homologue Volodymyr Zelensky que la Chine a toujours été du côté de la paix. De son côté, Volodymyr Zelensky profite de cet entretien pour annoncer la nomination d'un nouvel ambassadeur ukrainien en Chine. Il faut dire que le poste n'était plus occupé depuis près de deux ans.
L'actualité française à présent. Élisabeth Borne a présenté les priorités du gouvernement à la demande d'Emmanuel Macron.
La Première ministre a ce qu'on appelle détaillé une feuille de route, une feuille de route pour les 100 jours. 100 jours qui ont été lancés le 17 avril dernier par le président de la République, lui-même, afin de relancer son quinquennat, de relancer son mandat après l'adoption plutôt contestée de la réforme des retraites en France. Alors que faut-il en retenir, de cette feuille de route ?
Les précisions de Charlotte Urien-Tomaka.
100 jours pour apaiser le pays et ancrer concrètement la deuxième partie du quinquennat. Quatre piliers dans la feuille de route de la Première ministre, à commencer par le travail, le plein emploi et la réindustrialisation qu'elle définit comme étant aujourd'hui la première préoccupation des Français. Elle a rappelé sa volonté de voir les entreprises lancer des négociations sur la revalorisation des salaires et il y aura dans les trois mois un projet de loi sur le partage de la valeur. Deuxième pilier la planification écologique, avec une loi industrie verte qui sera présentée en conseil des ministres fin mai. Troisième pilier renforcer nos services publics. Un plan législatif sera débattu au Parlement avec la proposition de loi santé et territoires pour garantir un accès aux soins à chaque Français. Quatrième et dernier pilier : la justice et l'ordre républicain. Et un renoncement : le projet de loi immigration voulue par Emmanuel Macron ne sera finalement pas présenté dans l'immédiat. Une majorité n'a pas été trouvée avec Les Républicains. Et contrairement à ce qu'elle avait affirmé il y a quelques jours, Élisabeth Borne estime que ne pas utiliser le 49.3 est un objectif, mais pas un engagement. Rendez-vous est donc pris le 14 juillet pour faire le bilan.
Avec deux réactions. D'abord, à gauche : « une feuille de route accidentée » a critiqué le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. Et puis, à droite, vous l'entendez, il n'y aura pas de texte de loi sur l'immigration. Éric Ciotti, lui, demande un référendum sur cette question.
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C'est la fin de ce journal présenté ce soir avec Mouna al-Banna et...
Adrien Delgrange.
Et à demain pour une nouvelle édition.
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