Nouveaux bombardements en Ukraine, le pape François en Hongrie, vagues de chaleur inédites...
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Le journal en français facile du 28 avril 2023, 16h00 GMT.
Il est 18 heures à Paris, 16 heures en temps universel. Merci d'être avec nous sur RFI.
Le journal en français facile
Marion Cazanove
Bienvenue dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Avec moi, pour le présenter, Jacques Allix, bonjour Jacques.
Bonjour Marion, bonjour à tous.
À la Une, l'Ukraine : de nouveaux bombardements et une visite très rare près du front.
Celle du vice-Premier ministre russe. Fait rare aussi, il s'est affiché près de paramilitaires du groupe Wagner.
Le pape François appelle les Européens à plus d'ouverture sur la question migratoire. Il débute aujourd'hui une visite de trois jours en Hongrie chez le très conservateur Viktor Orban.
À Mayotte, les maires de l'île demandent au gouvernement d'aller jusqu'au bout, dans l'opération Wuambushu. L'opération prévoit l'expulsion de migrants illégaux et la destruction de bidonvilles.
Et puis, nous terminerons comme tous les vendredis par le Petit journal de l'environnement. Au programme : ces vagues de chaleur inédites pour un mois d'avril en Inde. On serait proche de l'invivabilité. Explications dans quelques minutes.
L'Ukraine, donc. L'Ukraine frappée par de nouveaux bombardements.
D'abord tôt ce matin dans le centre du pays. Au moins 20 personnes ont été tuées dans une frappe russe, puis deux autres à Dnipro, dans l'est cette fois. Et puis, quelques heures plus tard, la ville de Donetsk, dans le Donbass, une ville sous contrôle de Moscou, a été frappée. Sept personnes ont été tuées. Ça a fait la Une des médias russes.
Les médias russes, qui parlaient aussi aujourd'hui d'une visite rare tout près des combats.
Celle du vice-Premier ministre russe Marat Khousnoulline. Il affirme qu'il est allé à Bakhmout. Anissa El Jabri.
Ces images, le vice-Premier ministre semble les avoir prises lui-même. Quelques vidéos de quelques dizaines de secondes postées ensuite sur sa chaîne Telegram, de brefs commentaires sur l'état du centre de la ville, certains bâtiments qui, à ses yeux, peuvent être restaurés, comme à Marioupol. La ville, estime-t-il, sera bientôt aux mains des forces russes. On ne sait rien d'autre de ce déplacement. Rien n'est dit non plus dans les médias russes sur les forces qui l'accompagnent. Un examen des images montre pourtant que le vice-Premier ministre est suivi de manière rapprochée par une poignée de soldats. Sur au moins l'un d'eux, un patch très connu : la tête de mort et la mention « Compagnie privée Wagner ». Anissa El Jabri., Moscou, RFI.
L'Ukraine, de son côté, affirme qu'elle est prête pour son offensive de printemps. L'armée va bientôt essayer de reconquérir, de reprendre des territoires pris par l'armée russe. On apprend également qu'en ce début de soirée, les sirènes d'alerte aériennes résonnent dans le centre et dans l'est de l'Ukraine.
En effet, la guerre en Ukraine, sujet abordé aujourd'hui par le pape François.
Il est arrivé aujourd'hui en Hongrie pour une visite de trois jours. François a condamné l'agression de l'Ukraine, pays « martyrisé » selon ses mots. Dans son discours, il a aussi fait allusion aux migrants devant le Premier ministre Viktor Orban, connu pour ses positions anti-migrants. Le pape a appelé à l'ouverture, à éviter de se replier sur soi-même. Pour le souverain pontife, il faut retrouver l'âme européenne :
[...]
« Dans cette période historique, l'Europe est fondamentale car, par son histoire, elle représente la mémoire de l'humanité, et elle est appelée à jouer le rôle qui est le sien : celui d'unir, celui d'accueillir les peuples en son sein et de ne laisser personne devenir un ennemi. Il est donc essentiel de retrouver l'âme européenne, l'enthousiasme et le rêve des pères fondateurs ; de ces hommes d'État qui ont su regarder au-delà de leur temps, au-delà des frontières nationales et des besoins immédiats, en mettant en œuvre des diplomaties capables de restaurer l'unité au lieu de creuser les fossés. »
[...]
Les mots du pape François à Budapest, en Hongrie.
La question migratoire. La question migratoire qui est centrale en ce moment à Mayotte.
Le gouvernement français a lancé l'opération Wuambushu, qui signifie « reprise » en langue mahoraise. Il veut expulser les migrants illégaux arrivés sur cette petite île française de l'océan Indien. Le gouvernement veut aussi lutter contre l'habitat insalubre en détruisant des bidonvilles. La police en a d'ailleurs détruit un hier.
Mais sur le volet migratoire, Marion, l'opération est à l'arrêt.
Oui, les Comores ont fermé quelques jours leurs ports, ce qui a empêché la France d'expulser des migrants comoriens. Même si les ports, depuis ont rouvert, les expulsions n'ont pas repris. L'opération patine, c'est-à-dire qu'elle n'avance pas et cela met en colère les maires de Mayotte. Dans une déclaration commune, ils apportent leur soutien à Wuambushu. Madi Siouf est l'un d'eux. Il explique que l'opération est nécessaire pour régler les problèmes de l'île.
« On demande à ce qu'on instaure l'état d'urgence, ici, à Mayotte. On demande aussi qu'ils puissent arrêter toute cette délivrance de titres de séjour des Comoriens qui viennent ici illégalement. Donc, c'est ce que nous demandons au ministère des Affaires étrangères : de faire pression aux Comores et enfin, pour qu'on puisse mener à bien ces opérations. »
Le maire mahorais Madi Souf. Propos recueillis par notre envoyé spécial Romain Philips.
Au Brésil, une avancée majeure pour les droits des populations autochtones.
Le président Lula a légalisé six réserves. Cela veut dire que seuls ces peuples peuvent utiliser ces réserves, ces espaces naturels. Certaines se trouvent dans la forêt amazonienne. Légaliser ces terres, c'est un moyen de lutter contre la déforestation, qui est un enjeu majeur dans le combat contre le réchauffement climatique. Et c'est d'ailleurs une première en cinq ans. L'ancien président brésilien, Jair Bolsonaro, avait dit pendant son mandat qu'il ne céderait « pas un centimètre de plus » aux peuples autochtones.
RFI Il est 18h07 à Paris.
Le petit journal de l'environnement, à présent, avec vous, Simon Rozé, bonjour. Bonjour. À la Une, aujourd'hui, ces vagues de chaleur un peu partout dans le monde : l'Espagne, le Maroc battent des records de température pour un mois d'avril. L'Asie suffoque également, Simon.
Oui, au Bangladesh, en Inde, un phénomène de plus en plus fréquent. On apprend ainsi à la lecture de la revue scientifique PLOS, que ce sont des dizaines de milliers d'Indiens qui en sont morts depuis une trentaine d'années et que l'Inde pourrait même franchir ce qu'on appelle la limite d'invivabilité en 2050. En cause : la température élevée et l'humidité élevée. Fahad Saeed est scientifique au think tank Climate Analytics :
[...] « La chaleur n'est pas quelque chose d'étranger pour cette partie du monde. Mais en raison du réchauffement climatique, les températures dépassent désormais les capacités d'adaptation du corps humain. Ce qui est problématique, ce sont les hautes températures combinées à l'humidité. Les scientifiques nous ont montré qu'en raison du changement climatique, la capacité de l'atmosphère à absorber de l'humidité augmente. Normalement, le corps humain expulse la chaleur en transpirant et quand la sueur s'évapore, cela a pour effet de refroidir le corps. Mais en raison des forts taux d'humidité, la sueur ne peut plus s'évaporer et donc le corps n'expulse plus la chaleur. C'est pour ça que ça devient mortel. » [...]
Le scientifique Fahad Saeed. Et selon le dernier rapport du Giec, il s'agit d'une tendance qui va se poursuivre. Le réchauffement climatique et ses effets, on y est. C'est aujourd'hui.
Chaque dixième de degré compte, chaque gramme de CO2 émis compte. Sinon, comme en Inde, il y a des régions du monde où on ne pourra tout simplement plus s'adapter à de telles conditions climatiques. Et cela touche la planète entière, nos confrères de Carbon Brief ont fait le recensement et montrent que depuis 2013, la moitié de l'humanité a connu un pic de chaleur record.
Et l'humanité n'est pas la seule, Simon, à subir ces températures.
La biodiversité également. Le réchauffement climatique est l'une des causes de l'extinction en cours. Illustration très concrète réalisée en France par la Ligue de protection des oiseaux qui a étudié les effets de la sécheresse de l'an dernier dans des zones humides. Certains oiseaux, mais également des amphibiens, des grenouilles et des insectes, ne se sont tout simplement pas reproduits dans ces conditions difficiles. Des espèces pourtant protégées.
Merci Simon Rozé, le Petit journal de l'environnement, c'est à retrouver sur rfi.fr avec les liens vers les études dont vous parliez.
Et puis, une très mauvaise idée qui inquiète en ce moment les autorités italiennes. Si l'équipe de football de Naples gagne ce dimanche la Coupe d'Italie, des supporters veulent fêter cette victoire de manière très dangereuse. Ils veulent allumer des fumigènes au sommet du Vésuve, un volcan qui surplombe Naples. Plaisanterie ou vraie ambition ? On ne sait pas, en tout cas, les responsables du parc national du Vésuve demandent aux supporters de renoncer à cette idée.
Le Journal en français facile est à réécouter sur le site francaisfacile.rfi.fr. Vous êtes d'ailleurs de plus en plus nombreux à nous écouter, à nous réécouter. Merci de votre fidélité. Il est 18h10 à Paris.
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