Un suspect du génocide rwandais arrêté, candidature de DeSantis critiquée, expulsions à Mayotte...
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Le Journal en français facile du jeudi 25 mai 2023, 18h00 à Paris.
Vous écoutez Radio France Internationale. Il est 18 heures dans nos studios à Paris. 16 heures en temps universel.
Le Journal en français facile
Stéphane Duguet
Bonjour à tous ! Bonjour Emmanuel Klotz.
Bonjour Stéphane, bonjour à tous.
Nous sommes le jeudi 25 mai.
Et à la Une de cette édition, l'entrée en campagne critiquée du conservateur Ron DeSantis.
Il sera un des adversaires de Donald Trump à la primaire des républicains. Mais son annonce sur Twitter hier a été très sévèrement jugée par les médias et par ses concurrents. Il y a eu beaucoup de problèmes techniques. Nous irons en Floride en début de journal.
À la Une également, l'arrestation en Afrique du Sud de l'un des derniers fugitifs accusés d'être responsable du génocide au Rwanda. Il est mis en cause dans la mort de plus de 2000 personnes.
Et puis, nous irons aussi à Mayotte, le département français. L'opération Wuambushu continue. Des dizaines d'étrangers en situation irrégulière sont expulsés de l'île. Vous entendrez leurs témoignages et leurs rêves qui s'envolent.
Le Journal en français facile
Ron DeSantis commence sa campagne pour devenir le candidat des républicains aux élections présidentielles aux États-Unis.
Avec une ligne très, très conservatrice, Ron DeSantis devra affronter Donald Trump lors de la primaire du parti conservateur pour l'élection présidentielle. Le gouverneur de l'État de Floride voulait frapper un grand coup avec son annonce sur Twitter, mais c'est plutôt raté. David Thompson, vous êtes notre correspondant permanent en Floride, l'annonce de candidature [...] de Ron DeSantis est jugée sévèrement ce matin aux États-Unis.
Oui, et d'ailleurs, l'annonce de candidature de Ron DeSantis est absente des Unes des grands quotidiens américains. Dans les articles de presse, ce sont les mêmes commentaires qui reviennent : « annonce désastreuse » pour Fox News, « pire qu'un désastre » selon le New Yorker, « englué dans les problèmes techniques », note le New York Times. Hier soir, pendant 25 minutes, il était en effet impossible d'entendre la conversation entre le gouverneur et le milliardaire Elon Musk en raison de problèmes techniques. Le son était tout simplement coupé. Jusqu'à 700 000 personnes se sont connectées en même temps et cela a fait planter les serveurs de Twitter. Aujourd'hui, la campagne de Ron DeSantis tente d'expliquer que c'est là le signe de sa grande popularité, mais ce lancement brouillon a surtout laissé le champ libre à ses critiques qui l'accusent d'impréparation. Réaction de Donald Trump : « Je connais Ron, et la façon dont il a géré son annonce, c'est comme cela qu'il gèrerait le pays. » « Ron Disaster » en anglais, «Ron le désastre» en français, ironise son fils Donald Junior sur Twitter. Même Joe Biden y est allé de sa moquerie en postant un lien sur Twitter avec ce commentaire : « Ce lien là fonctionne. »
David Thompson, le correspondant de RFI permanent en Floride.
Les États-Unis avec le Canada, le Royaume-Uni, l'Australie et la Nouvelle-Zélande accusent la Chine d'avoir aidé un hacker, un pirate informatique, à les attaquer. Il a visé des installations très sensibles : par exemple, sur l'île de Guam, au large des Philippines, où l'armée américaine a une base. Le géant de la technologie, l'entreprise Microsoft, soupçonne le pirate d'espionnage. La Chine dénonce de son côté une campagne de désinformation collective.
En Afrique du Sud, un des quatre derniers fugitifs recherché pour son rôle dans le génocide des Tutsis au Rwanda a été arrêté.
Il s'appelle Fulgence Kayishema. Pendant le génocide, en 1994, il était inspecteur de police. Pour en parler avec nous, Paulina Zidi du service Afrique de RFI, bonjour. [Bonjour.] Paulina, il est, Fulgence Kayishema, notamment accusé de l'assassinat de plus de 2000 personnes dans une église de la commune de Kivumu, à l'ouest du pays.
Oui. Alors pour l'accusation qui a monté ce dossier judiciaire devant la Cour pénale, enfin le Tribunal pénal international pour le Rwanda, la responsabilité de Fulgence Kayishema serait engagée dans plusieurs meurtres de la population tutsi de Kivumu entre le 6 et le 20 avril 1994. Une date est surtout mise en avant : c'est le 15 avril. C'est la destruction de l'église de Nyange où plus de 2000 personnes avaient trouvé refuge. Une destruction ordonnée par l'accusé selon le Mécanisme international, qui est finalement le responsable de la justice pour le génocide de 94 au Rwanda. Donc l'acte d'accusation souligne aussi qu'en juillet 94, à la fin du génocide, il n'y avait plus aucun membre de la communauté tutsi recensé à Kivumu. Alors l'ancien policier, il ne devrait pas être jugé à La Haye, au siège de la Cour pénale internationale et qui est aussi le siège du Mécanisme, mais à Kigali, au Rwanda. Pourquoi ? Parce que les fugitifs, dans cette affaire, ont en fait été divisés en deux groupes : ceux qui sont soupçonnés d'être des planificateurs et eux doivent être jugés par ce Mécanisme, donc, aux Pays-Bas ; les exécutants, dont fait partie l'ancien inspecteur, doivent, eux, être renvoyés aux autorités rwandaises, donc à Kigali. C'est aussi le cas des trois derniers fugitifs qui sont aujourd'hui encore toujours recherchés.
Paulina Zidi du service Afrique de RFI.
Au Soudan, les deux camps s'accusent de violer la trêve.
Le cessez-le-feu dure depuis trois jours, mais pourtant les tirs et les bombardements continuent de frapper Khartoum, la capitale. D'un côté, l'armée du général al-Burhan, de l'autre, les paramilitaires du général Hemedti. Chacun rejette la faute sur l'autre. Les Américains et les Saoudiens disent que les deux parties ne respectent pas la trêve.
À Mayotte, Stéphane, la France continue son opération Wuambushu avec des expulsions.
C'est l'un des objectifs de cette opération du gouvernement français : renvoyer les étrangers en situation irrégulière chez eux. Ils sont notamment originaires des Comores, l'île voisine. Hier, ce sont 80 Comoriens qui ont été expulsés, qui ont été renvoyés aux Comores. Direction le centre de rétention administratif de Pamandzi, c'est à côté de l'aéroport de Mayotte. Dans ce lieu, les étrangers en situation irrégulière sont enfermés avant d'être expulsés. Écoutez le reportage de Lola Fourmy.
C'est là, devant les grilles, que se tient Léna, 20 ans. Grande, elle porte un voile noir et un petit sac à main rouge. Ça fait huit ans qu'elle vivait à Mayotte, mais elle vient de prendre une décision radicale :
« Je suis venu me rendre. Je veux descendre en Anjouan parce que je suis sans-abri. Je ne veux pas rester ici, galérer. Beaucoup de jeunes volent, se prostituent pour pouvoir vivre. Mais moi, je ne veux pas, je ne veux pas vivre ça. »
Venue seule, en kwassa, c'est ici qu'elle a obtenu son bac, mais elle dit avoir été réduite au travail forcé par sa famille qui l'hébergeait. Ces mauvaises conditions et le climat de l'opération Wuambushu l'ont convaincu de partir :
« Moi, je faisais des petits boulots. Mais à cause de ça, j'ai arrêté par peur qu'on m'attaque, qu'on m'attaque tout simplement. Du coup, je restais à la maison. Je me suis dit : "Bah si je reste ici, je n'aurai pas d'avenir. »
Assise un peu plus loin, Iliana est venue essayer d'obtenir des nouvelles de sa belle-sœur retenue ici :
« Parce que la PAF [police aux frontières], ils sont venus. Donc, ils ont pris tout avec elle, avec les quatre enfants aussi, alors qu'il y a une enfant qui est mahoraise. Je ne sais pas comment faire, c'est ça qui me fait très mal. »
Quelques minutes plus tard, deux bus de la police aux frontières sortent du site, emportant probablement avec eux Léna et ses rêves de devenir chirurgienne en France.
Lola Fourmy, Mayotte, RFI.
Cinq militaires français sont poursuivis par la justice pour ne pas avoir aidé des migrants.
Ils travaillaient dans un centre de sauvetage à l'ouest de la France et ils sont accusés de non-assistance à personne en danger. Cela veut dire qu'ils n'ont pas secouru des migrants alors qu'ils savaient qu'ils allaient se noyer. Ça s'est passé il y a un an et demi. Plusieurs migrants étaient sur un canot en train de couler dans la Manche, entre la France et le Royaume-Uni. Ils avaient appelé à l'aide plusieurs fois, mais ni les Français ni les Britanniques n'avaient envoyé une équipe de sauveteurs. Pour rappel, 27 personnes sont mortes à ce moment-là, surtout des Kurdes et des Irakiens.
Venons-en à cette crise dans le sport olympique français, alors que les Jeux olympiques de Paris sont dans un an.
La présidente du Comité olympique français, le CNOSF, a démissionné. Brigitte Henriques a quitté son poste ce matin. Une décision prise à cause de plusieurs scandales et d'un conflit entre elle et l'ancien président du Comité olympique français.
Et pour terminer ce journal, Stéphane, Tina Turner, la légende du rock est morte.
Des bouquets de fleurs et des bougies devant son château, sa résidence, en Suisse. Les fans pleurent la star américaine devenue suisse. Elle avait 83 ans et derrière elle, une grande carrière dans la musique, avec notamment huit Grammy Awards, les trophées, qui récompense les meilleures musiques aux États-Unis. On écoute l'un de ses grands titres. Il est sorti en 1984 : « What's love got to do with it ».
[... What's love got to do, got to do with it?
Who needs a heart when a heart can be broken?
It may seem to you that I'm acting confused
When you're close to me ...]
Et c'est ainsi que se referme ce Journal en français facile. Vous pouvez le retrouver sur le site internet francaisfacile.rfi.fr et l'écouter en podcast sur l'application RFI Pure Radio.
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