Au Brésil, les partisans de Bolsonaro appellent à une intervention armée suite à des allégations de fraude électorale. La fraude se situe entre la tricherie et la tromperie. Écoutez les explications d'Yvan Amar dans cette chronique, avec sa transcription.
Le mot de l'actualité avec la Délégation à la langue française du ministère de la Culture. Yvan Amar.
Qu'est ce qui est mis en avant au Brésil par les partisans de Bolsonaro pour qu'ils appellent à une intervention armée fédérale ? C'est l'expression qu'on entend et en fait, il s'agit bien d'un coup d'État militaire. Eh bien, ce sont des allégations de fraude électorale. Et d'ailleurs, c'est exactement le même argument qui est brandi aux États-Unis par les partisans de Trump. On prétend qu'il y a eu fraude. On prétend, c'est bien cela des allégations et donc on va refuser le résultat des élections en affirmant qu'il est truqué parce qu'on aura fraudé sur les résultats. C'est très hypothétique, mais c'est ce qu'on entend dire.
Alors, on voit bien qu'au centre de tout cela, le mot important c'est « fraude ». De quoi s'agit il ? La fraude, ça balance entre la tricherie et la tromperie. En tout cas, on est loin de l'honnêteté dans cette façon de tordre, contre la règle ou contre la loi, un processus pour qu'il semble tourner à l'avantage du fraudeur. Alors on parle de fraude électorale quand on fausse les résultats d'une élection. C'est simple à comprendre. Les moyens sont multiples. On peut par exemple bourrer les urnes, c'est l'expression consacrée. C'est comme ça qu'on dit quand on ajoute des bulletins que personne n'a vraiment mis. On peut inventer de faux électeurs, faire voter les morts. Le choix est grand.
Mais il existe bien d'autres fraudes que celles qui sont électorales. Par exemple, très souvent, on entend parler de fraude fiscale et là, il s'agit de transformer des déclarations faites à l'administration des impôts, soit par exemple le bilan d'une société, soit simplement sa déclaration de revenus pour, en fin de compte, qu'on paye moins. C'est une fraude. Et la fraude, elle se pratique également aux dépens des régulations douanières. Si on passe une frontière sans payer les taxes ou si on importe ce qui est interdit, on passe des marchandises en fraude. En fraude, une expression tout à fait courante, ce qui explique d'ailleurs l'existence du verbe frauder. Alors on peut frauder bien des choses. Le fisc, on l'a vu, ou la douane ou le code électoral, mais aussi on peut frauder sur les portillons du métro si on saute au dessus, si on passe sans payer.
Mais attention, la fraude est malhonnête, elle est punie par la loi en général. Mais la fraude n'est pas le vol. On évite de payer son dû. C'est vrai parce qu'on se trompe en comptant les bulletins, mais on n'est pas parti avec de l'argent ou avec un bien qui ne vous appartenait pas. C'est à dire que les fraudeurs ont agi frauduleusement puisque le nom fraudeur et que l'adverbe frauduleusement existe, on peut les signaler. Mais ces fraudeurs n'ont rien volé à proprement parler.
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