Cette période de fêtes que nous traversons en ce moment est une période propice aux libations et même au champagne. On sait que le champagne est un vin cher, considéré comme festif, que les bulles finissent par être une manière de le nommer. Mais qu’est-ce qu’une bulle au départ ? La bulle est quelque chose qui commence tout petit, et s’enfle au fur et à mesure qu’on la gonfle d’air. Elle devient donc de plus en plus volumineuse, on sait que l’éclatement est nécessairement au bout du parcours. La bulle se prête donc à de nombreuses comparaisons… Écoutez les explications d'Yvan Amar dans cette chronique, avec sa transcription.
Le mot de l'actualité avec la délégation à la langue française du ministère de la Culture.
Yvan Amar.
Sommes-nous dans ce qu'on appelle la période des fêtes ? Eh bien oui, bien sûr. Souvent, dans certains pays d'ailleurs, cette période de fêtes que nous traversons en ce moment est, dans certains pays, pas mal d'ailleurs, une période propice aux libations et même au champagne. Au point que l'expression bonnes bulles, c'est presque devenu un synonyme de l'expression bonnes fêtes. Et on sait que le champagne c'est un vin cher, mais considéré comme festif. Et d'ailleurs, c'est un vin pétillant parce qu'il est issu d'une vinification particulière, c'est-à-dire d'une fabrication spéciale, ce qu'on appelle la champagnisation. Et les bulles finissent par être une manière de le nommer. On dit : j'amène du vin, j'amène des bulles ? Ça veut dire est-ce qu'en plus j'amène du champagne ? Ben ouais, t'as qu'à amener des bulles, hein.
Alors qu'est-ce que c'est qu'une bulle au départ ? C'est une sphère, une petite boule, constituée par une fine membrane pleine d'air, c'est-à-dire presque vide, pleine de... Eh bien peu de chose. Et quand elle éclate, on peut entendre parfois une petite déflagration : « bop », « bop », comme ça. Pas toujours, une bulle, ce n'est pas un ballon. Et puis ensuite, il n'en reste rien. Même pas des fragments épars. Mais la bulle, c'est quelque chose qui commence tout petit et puis qui s'enfle au fur et à mesure qu'elle va se gonfler d'air. Donc, elle devient de plus en plus volumineuse et on sait que l'éclatement est nécessairement au bout du parcours.
La bulle, elle, se prête donc à de nombreuses comparaisons. Par exemple, on a parlé de bulle financière en disant : est-ce que la bulle financière a éclaté ? Est-ce qu'elle va éclater ? Question posée ainsi en ces termes surtout dans les médias. Qu'est ce qu'on entend par là? Eh bien là, le mot, il est péjoratif. Il sous entend une critique de certaines pratiques boursières en même temps qu'une inquiétude sur l'économie. On parle de bulle quand on a peur qu'elle éclate, quand elle est sur le point d'éclater. Il s'agit du fait que les valeurs boursières, les produits financiers qu'on a laissé se développer, qu'on a aidé à se développer en dehors de ce qu'ils représentent, peuvent d'un seul coup perdre toute leur valeur. Parler de bulle spéculative, c'est laisser penser qu'on a fait de l'argent avec de l'illusion, et que les marchés boursiers ont fonctionné comme s'ils n'étaient plus reliés à des industries, à des productions, à des échanges de marchandises : on est dans le virtuel, les chiffres se développent de façon autonome, ça dure un certain temps. Et puis un beau jour, boum, ça éclate. Et les titres qui sont surcoté chutent d'autant plus violemment. Voilà donc l'image de la bulle. Une image d'ailleurs extrêmement expressive et qui ainsi été péjorative depuis assez longtemps. Parce que justement, on a l'impression que la bulle représente beaucoup de choses car elle est grosse, mais en fait il n'y a rien dedans.
Voir moins Voir plus