
Avec l'arrivée des Jeux olympiques, on parle sport ! À l'image du « tacle », qui désigne à l'origine une attaque au foot, au rugby et au hockey, quels sont les mots qui sont passés du domaine sportif au vocabulaire courant ? Écoutez les explications d'Yvan Amar dans cette chronique, avec sa transcription.
En partenariat avec la Délégation Générale à la Langue française et aux Langues de France (DGLFLF).
Le mot de l'actualité avec la délégation à la langue française du ministère de la Culture. Yvan Amar.
L'arrivée progressive des Jeux olympiques fait qu'on se préoccupe davantage en ce moment de sport et même des mots du sport. Ce qui peut expliquer, par exemple, la présence du mot « tacle » dans le vocabulaire étudié par l'institution France Terme et France Terme s'occupe de néologie, c'est-à-dire des nouveaux mots de la langue française. Eh bien, le tacle est accepté par France Terme. C'est un anglicisme, c'est vrai, mais en français, il est orthographié conformément aux habitudes de notre langue : T-A-C-L-E, c'est-à-dire que le cas de la langue d'origine a disparu. Et le mot, on va le trouver dans les vocabulaires du football, du rugby et même du hockey. Le mot, bien, désigne d'abord un mouvement d'attaque contre un joueur. On tacle un adversaire sur le terrain quand tout simplement, on tente de lui prendre le ballon qu'il contrôle, en tout cas quand on tente de l'en déposséder. Et en anglais, ce terme évoque une image assez précise, celle de la glissade. On fait glisser son pied sur le parcours de l'adversaire. Soit, on dévie la trajectoire de la balle, soit on la bloque, on l'empêche de poursuivre son parcours. Et c'est là qu'on va trouver les tacles interdits, les tacles irréguliers. Si on touche l'adversaire, si on le bouscule, si on le bloque de force, on court le risque d'être sifflé par l'arbitre. Mais si on ne frappe que la balle, le tacle est tout à fait admissible et c'est même peut-être un geste assez réussi. Depuis quelque temps, depuis, disons, une quinzaine d'années au moins, le mot a débordé du sport pour passer dans le vocabulaire courant, en politique notamment ou ailleurs, pour dire qu'on a porté un coup à quelqu'un. En général, c'est une critique, c'est une dénonciation, une remise en cause qui fait mal et qui est particulièrement cinglante. Untel a taclé son adversaire, c'est-à-dire qu'il a tenu des propos ou il a dénoncé quelque chose qui fait que l'adversaire en question est dans une mauvaise position. Certains autres mots d'ailleurs, qui servent à désigner des techniques de jeu, peuvent se retrouver dans la langue courante utilisée par image : dribbler. Eh bien, dribbler, c'est un mot dont le sens a pu changer avec le temps. Et même lorsqu'il passe d'un sport à l'autre, il s'agit d'avancer tout en contrôlant la balle. Mais le plus souvent, cela renvoie à une belle manœuvre, c'est zigzaguer en gardant le ballon, contourner son adversaire, l'éviter, le passer. Et dans la vie politique ou même dans celle du travail, quand on arrive à éviter son rival, celui qui voudrait vous perdre, eh bien, on peut le dribbler habilement.
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