[RELATIONS INTERNATIONALES] Exposer des enjeux stratégiques: la conquête de l’espace
Un spécialiste de l’espace revient sur la conquête de l’espace par les Américains et les Russes.
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► EXERCICE - Extrait de Une semaine d'actualité du 29 juillet 2017
► LEXIQUE
Les relations internationales : une rivalité; un rival/une rivale ; une collaboration ; un programme ; signer un accord ; l'O.N.U. ; un traité ; budgétaire ; travailler (avec) ; un projet ; un/une partenaire.
L'espace : une conquête ; spatial/spatiale ; la Lune ; la Terre ; une mission ; un décollage ; Mars ; une station ; une navette ; un/une astronaute ; un vol.
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Alors, repartons 450 kilomètres au-dessus de nos têtes, si j'ose dire Pierre-François Mouriaux ; pour continuer à parler de cette rivalité, et maintenant cette collaboration entre Russes et Américains, parce que après Apollo, la conquête spatiale a continué sous une autre forme...
Alors oui, il y a, la crise.
On a laissé tomber la Lune et on est resté autour de la Terre.
C'est ça, c'est ça. C'est qu'en fait en cours de route, le programme Apollo n'est pas allé jusqu'au bout de ses objectifs. On a marché sur la Lune, il y a eu d'autres missions après, mais on s'est bien rendu compte à Apollo 13 qui a... s'est mal passé et a ravivé l'intérêt, que au moment du décollage, plus personne ne regardait la télévision.
D'ailleurs, vous expliquez que pour Apollo 13, les Russes étaient prêts à aider, hein ?
Complètement... Tout à fait...
Une parenthèse aussi optimiste.
Mais qui est importante aussi dans... Voilà, il y avait... On se rendait compte qu'en cas de pépin, ça serait bien que le grand rival soit capable d'intervenir.
Parce qu'on apprend aussi en lisant votre livre Pierre-François, qu'en 1967, Russes et Américains ont signé à l'ONU un accord qui prévoit cette collaboration dans l'espace,
L'espace... Il y a un traité de l'espace. L'espace doit être un lieu de paix... Et donc la crise arrive et Apollo va être raccourci finalement. On ne va pas aller jusqu'à Apollo 20, on va s'arrêter à Apollo 17, et les Américains vont commencer à vouloir faire des économies, vont pas sur l'élan qui imaginait Mars en 1984, et va réfléchir à travailler en permanence autour de la Terre, avec une station qui sera desservie régulièrement par une navette. Sauf que les coupes budgétaires et le retard de la navette vont faire que le laboratoire américain Skylab qui est lancé dans les années 70, va tomber plus tôt que prévu, en 79, alors que la navette ne sera prête qu'en 81. Et la navette ne va pas desservir de station, elle sera un peu orpheline, elle fera des missions scientifiques intéressantes, mais de quelques dizaines de jours jusqu'à 21 jours maximum.
Les Russes, eux, vont développer leur station, et c'est après la chute du Mur que les Américains vont se rendre compte que... il faut travailler avec les Russes, c'est notamment un moyen d'éviter que les cerveaux, après la chute de l'Union soviétique, partent n'importe où. C'est un moyen de sauver le spatial et puis d'imaginer une station spatiale internationale. Au départ qui était... où Les Russes n'étaient pas les bienvenus. C'était un projet américain, avec des partenaires canadiens, japonais, européens, et puis finalement les Russes ont été invités, et les dernières années de la station Mir, donc qui est la troisième génération de stations russes, la navette a pu aller s'y amarrer et emmener des Américains, des astronautes qui vivaient cette fois, non plus quelques dizaines de jours dans l'espace, mais plusieurs mois, et apprenaient les vols de longue durée.
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