[MODE & DESIGN] Raconter un parcours: Andrée Putman
Olivia Putman raconte le style, la carrière et la personnalité d’Andrée Putman.
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► EXERCICE - Extrait de Reportage culture du 14 novembre 2010
► LEXIQUE
Le design d’intérieur : une boutique ; un hôtel ; un bureau ; une maison ; un mobilier ; une résidence secondaire ; un objet du quotidien.
Le style : lumineux / lumineuse ; sombre ; sobre ; raffiné/raffinée ; exceptionnel/exceptionnelle ; courbe ; le goût ; l’inspiration.
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Ce qui définit Andrée ma mère c'est avant tout son esprit touche à tout, la manière dont elle a su sauter du coq à l'âne, passer de la musique à devenir coursier pour un magazine, puis devenir directrice artistique pour Prisunic, puis repartir dans d'autres directions avec son ami Didier Grumbach pour « Créateurs Industriels » puis, ce rebond alors qu'elle a que 53 ans et elle décide de monter enfin ce qu'elle appelait « sa boîte », son entreprise qu'elle ne prénomme « Écart » parce qu'elle se sent à l'écart. Elle sent qu'elle défend des idées que personne ne suit tellement jusqu'au succès foudroyant qu'aura le « Morgans » à New York, donc le premier boutique-hôtel en 84 où elle devient « la reine du damier », « la grande dame », « l'ambassadrice », etc.
New York lui donne ses lettres de noblesse. Andrée Putman rénove aux quatre coins du monde des boutiques, des hôtels, des bureaux, des musées, des maisons particulières bien sûr et même l'intérieur du Concorde. Elle dessine le bureau de Jack Lang, alors ministre de la Culture. Son objectif : faire du beau avec des matériaux pauvres, s'appuyer sur la rigueur pour mieux se laisser aller à sa fantaisie. Ses espaces sont lumineux, sobres, raffinés, saupoudrés de camaïeux beiges et gris. Andrée Putman remet au goût du jour le mobilier courbe, les années 30 sont sa source d'inspiration. Le goût du beau ne lui est pas venu par hasard : fille de famille bourgeoise, la jeune Andrée passe son enfance parisienne au piano, ses vacances dans la résidence secondaire familiale qui n'est autre que l'abbaye cistercienne de Fontenay et son goût se forge.
Ça l'intéressait de mettre le beau et l'utile à la portée de tous. Ça l'amuse d'être un peu en haut de l'affiche, après s'être battue, après avoir essayé d'imposer son goût, son style, après avoir pas mal souffert de toutes ces batailles.
Andrée Putman, qui a toujours dit détester le bon goût, en est pourtant devenue l'incarnation, son mobilier et ses objets du quotidien, intemporels se montrent désormais dans les musées.
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