Le français de l'université - Faire une introduction académique: la diversité de l’espèce humaine
Écoutez une interview de Lluis Quintana-Murci, chercheur en génétique des populations, et analysez les expressions employées dans un discours académique. Cet exercice s’adresse notamment aux étudiants et étudiantes qui souhaitent se familiariser avec le français universitaire.
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► EXERCICE - Extrait de Autour de la question du 19 février 2020
► LEXIQUE
Les différences entre les humains : une origine ; phénotypique ; ethnique ; culturel/culturelle ; linguistique ; une supériorité ; une infériorité ; une « race » [terme péjoratif] ; une diversité.
Les phénomènes biologiques et démographiques : une espèce ; homozygote ; un métissage ; se diversifier ; une évolution ; une migration ; un changement ; un environnement ; une capacité d’adaptation ; la nutrition ; la pigmentation de la peau ; une résistance ; une maladie infectieuse.
La génétique : le séquençage ; l’ADN [acide désoxyribonucléique] ; la génomique ; le génome ; biologique ; un gène ; un système immunitaire ; un fragment ; l’épigénétique.
Le raisonnement scientifique : un préambule ; une explication ; postuler ; une observation ; une théorie ; une légitimation ; un concept ; un facteur.
L’université : un directeur/une directrice de recherche ; un stage ; un post-doctorat ; une chaire ; un professeur/une professeure ; une leçon inaugurale ; une perspective ; interdisciplinaire.
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Bonjour.
Merci, Bonjour.
Merci d'être en direct avec nous pour partager vos recherches, vos découvertes et vos interrogations sur l'extraordinaire diversité humaine. Vous êtes généticien des populations, aujourd'hui directeur de recherche au CNRS, professeur à l'Institut Pasteur où vous dirigez l'unité de génétique évolutive humaine, distingué par de nombreux et de très prestigieux prix scientifiques. Vous venez donc d'être nommé? Louis Damour, professeur au Collège de France, sur la toute nouvelle chaire Evolution humaine et génétique des populations. Pour votre leçon inaugurale, il y a quelques jours, le 6 février dernier, toujours visible, je le dis en passant pour nos auditeurs sur le Net, une histoire génétique, notre diversité, notre évolution, notre adaptation. Vous ne vous n'avez pas hésité à convoquer Gauguin ou Rihanna pour illustrer cette formidable diversité du génome humain? C'est quand même votre premier constat fondamental? Oui, nous sommes tous génétiquement différents, individuellement comme collectivement.
Bien sûr, même à l'exception des humains, homozygote chacun. On a un jeune homme qui nous est propre dans la différence, souvent connotée négative. C'est juste une partie de la richesse biologique de notre espèce.
Et il y a une différence qui se voit une différence phénotypique et une différence génétique qui ne se voit pas mais qui est tout aussi importante, mais peut être plus importante.
Exactement.
Vous même, vous êtes né à Majorque, Vous avez poursuivi des études à l'université de Barcelone, en Espagne, puis celle de Pavie en Italie, à l'université Pierre et Marie Curie à Paris, sans oublier des stages postdoctoraux en Angleterre, à Oxford ou à Tucson, aux Etats-Unis, avant d'intégrer le CNRS, l'Institut Pasteur et le Collège de France. C'est un parcours aussi assez divers, européens, même extra européens, qui a suivi, devancé parfois aussi les formidables avancées en génétique puis en épigénétique auquel vous avez contribué. C'est un moment où tout a changé.
Oui, oui, parce que surtout, c'est avec l'arrivée des nouvelles techniques de séquençage et notamment avec le séquençage du génome humain entre 2001 et 2004, ça complètement révolutionner notre notre travail. La recherche de la diversité génétique entre individus, entre populations, pour aussi mentionnait la grandissime révolution qu'il y a eu dans les dernières décennies, que c'était la capacité de séquençage de l'ADN provenant de fossiles. Ça nous a révélé plein de surprises, comme par exemple le fait que vous et moi d'origine européens, on a entre deux et 3 % de notre génome qui provient de Néandertal.
Et oui, c'est ça, ça nous oblige à revisiter toute notre histoire, celle de nos origines et celles d'aujourd'hui aussi. C'est une histoire, on va le redire, qui est faite de métissage tout le temps.
Tout le temps, tout le temps. On est tous des Africains, on a tous de Néandertal. Certains d'entre nous, ils ont aussi des fragments de leur ADN qui viennent de Denisova, un cousin de Néandertal qui habitait en Asie. On continue à se mettre.
Autour de la question pourquoi une telle diversité humaine? Justement, comment faire refaire notre histoire génétique? Je vous propose d'un amour ci de retrouver le professeur Thomas Roberts, l'administrateur du Collège de France. C'était lors de la création de la nouvelle chaire que vous ont confié les professeurs du collège en préambule à votre leçon inaugurale. On l'écoute.
Depuis toujours. Les hommes se sont intéressés à leurs origines et aussi à l'explication de leurs différences ethniques, culturelles, linguistiques. De nombreux sites de création postule un couple, un couple humain originel à partir duquel sera née l'humanité, qui ensuite se sera diversifiée. L'observation des différences entre les humains a ensuite souvent provoqué des théories de supériorité et d'infériorité, allant jusqu'à la volonté de leur donner une légitimation scientifique en parlant des races. Bien que le concept des races a été déclaré irrecevable sur un plan scientifique. La question des différences demeure. Demeure aussi la grande question des migrations et des adaptations des humains à des changements d'environnement. On observe en effet que l'espèce humaine a changé d'une manière considérable au cours de son histoire et l'on constate qu'elle se caractérise par une grande diversité génétique. Ces questions sur la diversité, l'évolution et la capacité d'adaptation ont conduit le professeur du Collège de France à créer une chaire Génomique humaine et évolution, chaire inaugurée ce soir. Louise Quintana Mercy. Cette chaire sera consacrée à l'enquête sur les facteurs qui contribuent à la diversité du génome humain, les facteurs génomiques, l'histoire démographique et les facteurs culturels des populations. Il s'agira d'identifier les facteurs biologiques qui ont joué un rôle majeur dans cette évolution de l'espèce humaine. Comment les gènes se diversifient au niveau de la nutrition, au niveau de la pigmentation de la peau ou encore, question d'actualité, l'évolution du système immunitaire et la résistance aux maladies infectieuses. La chaire que lui aussi inaugurera ce soir s'inscrit donc pleinement dans une perspective interdisciplinaire, perspective que le Collège de France tente de promouvoir. Cher. Nous sommes très heureux de t'accueillir ce soir.
Sous les applaudissements des professeurs du collège. Donc, vous avez ouvert cette leçon inaugurale Whisky, amour. Si, Avec trois questions essentielles, énormes, fondamentales qu'est la génétique, la génomique, l'épigénétique cherchent à répondre. D'où venons nous? Qui sommes nous et où allons nous? Rien que ça. Vous êtes philosophe ou généticien?
Un Oui, non, non, non, plutôt généticien d'ailleurs que généticien. Mais en trouvant ce titre d'un tableau de Gauguin, j'ai trouvé que c'était extrêmement adapté à ce qu'on recherche et à nos recherches en génétique que ne sont qu'une partie de ce que l'homme a fait toujours. L'homme s'est toujours intéressé à d'où nous venons et qui nous sommes.
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