La liberté guidant le peuple, une icône
La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix est l'un des tableaux les plus célèbres du musée du Louvre à Paris. Découvrez l'histoire de cette œuvre et travaillez le vocabulaire de la peinture.
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► EXERCICE - Extrait de Reportage Culture du 14 février 2021
► LEXIQUE
Le tableau La Liberté guidant le peuple : prisé/prisée [apprécié/e], le musée du Louvre ; un bonnet phrygien ; un insurgé/une insurgée [un/e révolutionnaire] ; une barricade ; un profil ; une musculature ; l’idéal vs le réel ; le laid vs le beau ; provocateur/provocatrice ; une ambiguïté ; un ouvrier/une ouvrière ; un paysan/une paysanne ; un bourgeois/une bourgeoise ; un intellectuel/une intellectuelle ; la jeunesse ; révolté/e ; le drapeau tricolore ; une icône ; un combat.
Le contexte historique : les journées de Juillet ou les « Trois Glorieuses » [la révolution de juillet 1830 est la deuxième révolution française après la première en 1789] ; Charles X [dernier roi de la famille des Bourbons] ; renverser ; un soulèvement ; un régime royaliste ; liberticide ; un débordement.
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C est l'un des tableaux les plus prisés des visiteurs du monde entier au Louvre. Une scène où tout s élève vers une femme au bonnet phrygien brandissant le drapeau français, les seins nus, elle mène une foule d insurgés sur les barricades. La Liberté guidant le peuple, c'est elle. Côme Fabre, conservateur au musée du Louvre.
Cette femme, elle est à la fois très belle, elle a un visage avec un profil très pur, mais en même temps, elle a une musculature quasiment masculine. On voit la transpiration, la saleté avec une robe à moitié arrachée. Elle est donc cette fusion entre l idéal, la liberté et le réel, entre le laid et le beau rend le tableau en entier très original et provocateur aussi aux yeux du public qui a découvert le tableau pour la première fois.
Eugène Delacroix peint ce tableau en 1830 pour raconter les trois journées de Juillet où le peuple a renversé Charles X à Paris cette année-là. À l'origine du soulèvement, des ordonnances royales qui remettaient en cause les acquis de la révolution de 1789 en restreignant la liberté de la presse et le droit de vote. Delacroix a 32 ans quand il assiste à ces « Trois Glorieuses ».
Il habitait au cœur de Paris. On a des lettres où Delacroix témoigne d'emblée d'un mélange d'enthousiasme pour le renversement d d'un régime royaliste liberticide et en même temps, il est inquiet des débordements, de la violence qui peuvent être déchaînés. D'ailleurs, un des premiers réflexes qu'a eu Delacroix, ça a été de se porter volontaire pour défendre le musée du Louvre. Il a même passé une nuit d'ailleurs au musée pour veiller à ce qu'il n'y ait pas de vandalisme. Dans le tableau, cette ambiguïté des sentiments de Delacroix, elle est totalement assumée à travers l'aspect ambigu de la Liberté elle-même, mais aussi des personnages qui l'entourent.
Ce sont des hommes en colère, armés, marchant sur des cadavres. Quatre d'entre eux se distinguent, évoquant l l'ouvrier, le paysan, le bourgeois ou l'intellectuel au chapeau haut de forme, et la jeunesse révoltée avec ce gamin de Paris coiffé d'un béret et brandissant des pistolets. Et puis, il y a ces couleurs bleu, blanc, rouge : dans le drapeau brandi par la liberté, disséminées, ici, dans le ciel ou les nuages, là dans un vêtement. C'est l'autre thème central du tableau. Comme les insurgés, Delacroix fait renaître le drapeau tricolore révolutionnaire que les Bourbon avaient banni depuis leur retour au pouvoir en 1815.
« Si je n ai pas vaincu pour la patrie, dit-il dans une lettre à son frère, au moins je peindrai pour elle. »
Un tableau où la foule d insurgés est comme une vague prête à déferler sur le spectateur. Cela a contribué à faire de La Liberté guidant le peuple une icône, réutilisée depuis pour de nombreux autres combats en France ou ailleurs.
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