Banque
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Tout le monde sait ce qu'est une banque : un établissement qui peut prêter et stocker de l’argent. Mais une banque peut aussi stocker des données informatiques ou même des denrées alimentaires. Le français l’a emprunté à l’italien, et il nous est familier de toute façon. Par exemple, quel rapport le mot banque peut-il avoir avec un comptoir ? Attention au « banca rotta »... Toutes les explications d'Yvan Amar dans cette chronique, avec sa transcription.
Le mot de l'actualité avec la délégation à la langue française du ministère de la Culture. Yvan Amar.
La situation économique n'est pas bonne en Grande-Bretagne, et RFI le souligne en précisant d'ailleurs que les banques alimentaires sont de plus en plus sollicitées. Alors, qu'est-ce qu'on appelle « banques alimentaires » ? Il s'agit d'établissements qui fonctionnent peut être un peu comme des soupes populaires, sans exactement être des soupes populaires, hein. Y sont distribués : des aliments, des produits alimentaires qui peuvent se consommer tels quels ou se préparer. Mais on ne donne pas de repas. Alors, pourquoi parler d'une banque? On n'y prête rien, alors que c'est cette activité qui, au départ, fonde la signification du mot. Tout le monde sait ce que c'est qu'une banque, un établissement qui peut prêter de l'argent, qui peut aussi stocker votre argent, c'est-à-dire en principe le mettre à l'abri tout en le tenant à votre disposition. Les choses sont un peu plus compliquées, c'est sûr. Les banques ont aujourd'hui des fonctions multiples. Notamment, elles peuvent placer l'argent que leurs clients leur ont confié, c'est-à-dire le faire travailler, comme on dit, l'empêcher de dormir et tâcher d'en augmenter le volume. Une banque, c'est donc un établissement financier qui d'abord sert à faciliter les échanges commerciaux. Une sorte de plaque tournante qui va permettre la circulation de l'argent. Mais d'où vient ce mot « banque » ?
Le français l'a emprunté à l'italien, pourtant il nous est familier hein. Il appartient à la même famille que le mot « banc ». Donc, au départ, il s'agit d'une sorte de table haute d'une planche de part et d'autre de laquelle on peut se tenir. C'est le lieu symbolique de l'échange. J'y mets de l'argent. Je reçois un billet qui atteste que j'ai remis telle somme à la personne qui est de l'autre côté de cette banque. Donc c'est une sorte de lieu neutre de la transaction qui permet un échange équitable, de bonne foi. Alors, qu'est-ce que c'est que cette banque ? C'est ce qu'on peut appeler également un comptoir. L'image est plus claire encore : le comptoir, c'est l'endroit où l'on compte et où chacun recompte ce que l'autre lui donne. Donc, le dispositif est devenu le symbole central de cette activité. Et la banque a son emblème. Si on a une banque, on est reconnu comme banquier. Et si jamais on fait une faillite frauduleuse par exemple, si on ne respecte pas les règles de cette activité, on peut être interdit d'exercice. On vous casse votre banque symboliquement, comme si on vous dégradait. C'est la banque rompue. « Banca rotta » en ancien italien. C'était un geste symbolique qui faisait qu'on cassait la petite planche qui vous servait à faire votre activité. Ce qui donne en français d'ailleurs l'expression « banqueroute ».
Et l'activité bancaire s'étant développée, le mot a étendu ses usages. On parle par exemple de banque, au figuré, à propos d'une banque du sang, un lieu où l'on conserve du sang de toutes sortes, qui appartient à tous les groupes sanguins qu'on tient à la disposition des hôpitaux qui peuvent en avoir besoin. Et de façon plus abstraite encore. On parle de banques de données, surtout dans le domaine informatique, pour parler d'un stockage et d'un classement d'informations diverses.
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